PRENDRE EN COMPTE LA DIMENSION DROITS DE L’HOMME DANS LE TRAITEMENT DE L’INFORMATION

Mardi 22 décembre 2015 - 05:04

L’Union nationale de la presse congolaise pour la ville de Kinshasa (UNPC-Kinshasa), pilotée par Jean-Marie Kassamba, vient d’inscrire en lettres d’or dans ses annales un sujet d’actualité permanente. Il s’agit de la formation des journalistes en droits de l’Homme, qui s’est tenue du 15 au 17 décembre dernier à Kinshasa avec l’appui du BCNUDH. Les organisateurs attendent beaucoup des retombées positives et un impact dans la manière, dont l’information sera traitée. Leur souhait est de voir beaucoup d’articles qui utilisent les éléments des droits de l’homme comme étant des éléments d’analyse, qui seront publiés.

Comme pour répondre aux attentes des organisateurs, les formés ont pris la résolution de mettre au cœur de leur traitement de l’information et des analyses l’aspect lié aux droits de l’Homme et libertés fondamentales.
Trente journalistes devenus formateurs en droits de l’Homme, cela ne peut qu’enchanter le président de l’UNPC-Kinshasa. Jean-Marie Kassamba n’a pas manqué de le manifester lors de la clôture. " Je suis très content de cette formation. C’est une première à Kinshasa. Je tiens à remercier le bureau de la MONUSCO pour cette opportunité. L’UNPC Kinshasa est très heureuse d’avoir associé des journalistes que nous estimons professionnels et qui sont les représentants de 3.500 journalistes de Kinshasa. Aujourd’hui, ils sont des formateurs en droits de l’Homme. Je vous recommande donc de capitaliser cette formation ".
Jean-Marie Kassamba a promis que l’UNPC-Kinshasa ne va pas s’arrêter seulement à la formation sur les droits de l’homme, l’éthique et la déontologie au mais il y aura d’autres modules relatifs au professionnalisme ou à la professionnalisation de notre métier. " Nous allons faire un travail de sensibilisation de façon que notre profession en sorte grandie. Nous abordons une année assez sensible quant aux échéances et donc la population que nous encadrons nous regarde. La Société Civile, les politiques nous observent. Donc, nous avons le pouvoir d’orienter toutes les opinions ".
Le Directeur du BCNUDH José Maria, par la bouche de son représentant Julien Atakla, a salué le travail que les journalistes produisent au quotidien. " Un travail qui est à la fois noble, mais que vous faites parfois dans des conditions risquées, dans des conditions économiquement délétères et difficiles , dans des conditions sécuritaires parfois préoccupantes, mais un travail qui est aux confins à la croisée de chemin avec les droits de l’Homme et les libertés fondamentales, un travail qui est à la fois l’objet des droits de l’Homme qui devrait non seulement être la finalité, mais également devrait vous inspirer les droits de l’Homme et les libertés fondamentales. Il devrait être à la fois un objet qui vous permette de créer de meilleures conditions. Le souhait du BCNUDH est que, chaque fois, qu’un journaliste se trouve devant une situation à traiter qu’il essaye d’examiner tous les aspects qui lui paraissent pertinents, et voir également les aspects liés aux droits de l’Homme.
" Utilisez, dit-il, les droits de l’Homme comme un critère à l’aune duquel quand vous analysez une situation, vous vous interrogez si cette situation, du point de vue des droits humains, correspond ou renvoie à quoi ? " Au regard des enjeux électoraux, il a invité les journalistes à faire preuve du professionnalisme."
« On aborde lentement et doucement une période purement assez intense où la sensibilité, donc l’information vous amènera à faire certainement très attention et à mettre toutes vos ressources du point de vue déontologique ainsi que tous les textes qui régissent votre profession", a-t-il affirmé. Outres les modules sur la problématiques des mécanismes de protection et d’autoprotection des journalistes les intervenants ont mis également l’accent sur la formation. Ce qui explique l’un des modules axés sur les techniques de formation, parce que les participants auront à restituer le contenu de la formation qui avait été dispensé.
Face aux nombreuses violations des droits de l’Homme(VDH), dont sont victimes les journalistes, ils doivent connaître les mécanismes internationaux et nationaux. Il ya des mécanismes onusiens et nationaux.
Du côté Onusien, on peut signaler le cas du comité des Droits de l’Homme institué par le pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Sur le plan national, l’Etat congolais est le premier débiteur de l’obligation de protéger les droits humains, y compris ceux des journalistes, étant donné qu’il dispose d’un pouvoir de décision. Il ya plusieurs textes, notamment, la Constitution de la RDC (art 23 et 24).
Signalons à titre particulier qu’avec les conseils du BCNUDH/ Monusco, le réseau de protection de la Société Civile s’investit en matière de protection des victimes, témoins et défenseurs des droits humains menacés, y compris les journalistes.
Selon les intervenants, l’Etat congolais est aussi dans l’obligation de prendre en considération les dénonciations et conclusions de différents rapports d’enquêtes sur les violations élaborées par les différents partenaires tels les ONGDH, les syndicats...
Pour que la presse kinoise soit réellement une presse libre, les formateurs estiment " qu’il est important que les journalistes se prennent eux-mêmes en charge par la mise en place des mécanismes et stratégies de protection spécifiques calqués sur les réalités du milieu, en ajoutant à ceux existants ". En d’autres termes la meilleure protection du journaliste, c’es lui-même parce qu’il doit respecter dans ses écrits ce que la profession lui recommande.
S’agissant des Techniques de formation aux droits de l’homme. Le formateur devrait se baser sur des principes essentiels. Un des principes est que la présentation est collégiale (équipes des formateurs), on utilise les techniques formation interactive de (présentation interactive groupe de travail et étude des cas). Et l’évaluation se fait avant, pendant et après la formation c’est-à-dire que l’évaluation est considérée comme un processus continu d’amélioration.
L’opinion devrait savoir que les droits de l’homme sont un ensemble des prérogatives reconnues à l’homme, du seul fait de sa qualité d’être humain. Ils sont reconnus et garantis sur le plan juridique par le droit international. Ce sont des règles de droit qui engagent et obligent les Etats qui les ont adoptées. On peut noter entre autre le droit à la vie, à l’intégrité physique, à la liberté et à la sécurité de la personne, ainsi que la liberté d’opinion
Il ya aussi les droits économiques et sociaux et culturels tels que le droit au travail, au libre choix du travail, de fonder un syndicat, à la santé, aux soins médicaux, à la sécurité sociale, à l’éducation et à la formation professionnelle. Dina BUHAKE