Dès le départ, les parties civiles dans le procès Chebeya dénonçaient l’absence de volonté politique pour arriver à une solution qui permetà la vérité d’éclater», confie Me Jean Joseph Mukendi, président du collectif des avocats des parties civiles dans l’affaire Chebeya.
«Il y a une volontédélibérée de ne pas amener à la barre certaines personnalités citées abondamment comme détenant une part de vérité dans l’assassinat de Chebeya et Bazana. C’est cela qu’explique qu’en 2013, au premier degré, la Cour militaire de la Gombe cherchait déjà àdisqualifier les infractions retenues contre le colonel Daniel Mukalayi, chef des services des renseignements à l’époque des faits.
«Les parties civiles s’étaientretirées, et grâce a la pression de l’opinion, la tentative avait été avortée et au finish, Daniel Mukalayi et consorts ont été condamné.
Depuis la reprise du procès en appel a la haute cour militaire, celle-ci n’a jamais voulu entendre le complément d’enquête», a-t-il rappelé.
Par exemple, concernant «les témoignages de Paul Milambwe sur les antennes de Rfi. Dans ses témoignages, rappelle Me Mukendi Paul Milambwe révèle que le chauffeur de Chebeya, Fidel Bazana aurait été enterré dans une ferme qui appartiendrait au chef de la police à l’époque, le général John Numbi Banza Tambo».
«Suite à ces déclarations, les parties civiles ont introduit une requête en vain pour vérifier les déclarations de Paul Milambwe. En réponse à cette requête, la Haute cour militaire rendra arrêt avant dire droit, dans lequel elle acceptait la requête mais décidera seule de l’opportunité de la descente à la ferme de John Numbi».
Pour Me Mukendi, «non seulement la Haute cour n’a jamais répondu à la requête, mais entre temps, les travaux auraient été exécutés dans ladite ferme probablement pour effacer des éléments que nous allions vérifiés. Un schéma d’éviter d’autres preuves pour accabler les coupables.
«Au Sénégal, la procédure est totalement différente, mais parallèle à celle de Kinshasa. Là, Milambwe est poursuivi pour torture sur la personne de Chebeya et Bazana. Les juridictions sénégalaises se sont déclaréescompétentes en vertu de la compétence universelle reconnue par la Convention contre la torture et autres peines cruelles ou dégradantes. L’instruction préliminairesecrète suit son cours normal», a-t-il conclu.
MTN