Les populations du sud du territoire d’Irumu (district de l’Ituri) demeurent en proie aux exactions des éléments du groupe armé de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI). Entre le mois d’août et le 3 septembre, 20 personnes ont été enlevées, quatre portées disparues, 15 femmes et mineures violées et huit civils tués, ainsi que plus d’une trentaine de cases incendiées.
Ce phénomène d’enlèvement de civils inquiète les observateurs du contexte sécuritaire de l’Ituri, car cela n’a jamais fait partie du mode opératoire de la FRPI. Nombreux estiment que la FRPI se serait alliée avec le mouvement armé Allied Democratic Forces (ADF), qui est bien connu pour cette pratique.
La communauté humanitaire est préoccupée par une éventuelle reprise des opérations militaires contre les miliciens dans le sud Irumu les jours à venir. Une situation qui causerait de nouvelles vagues de déplacement des populations, la réduction de l’espace humanitaire et des actes des représailles sur la communauté humanitaire. De plus, ces actions militaires pourraient entraver la reprise des activités scolaires et affecter ainsi plus de 30 000 élèves de la zone. Les acteurs humanitaires ne cessent de plaider auprès des autorités et de la MONUSCO pour la sécurisation et la protection des civils.
Mouvement de populations sur l’axe Wamba/Selesele
Selon une ONG locale, quelques 22 000 personnes déplacées seraient présentes sur l’axe Wamba-Selesele dans le district du Haut-Uele, dont 6 080 PDI arrivées en juillet dernier à la suite des combats entre les militaires et les braconniers.
La première vague de PDI (8 460) remonte à décembre 2013, alors que la seconde (7 460) date de février 2014, née de l’activisme des miliciens du défunt Morgan. Des partenaires avaient apporté des réponses en eau (CESVI), nutrition (COOPI), santé (APEC) et sécurité alimentaire (ALDI). Le mécanisme de Réponse rapide aux mouvements de population (RRMP) envisage d’organisait à partir d’hier 10 septembre une évaluation multisectorielle des besoins.
Selon Ocha, la mission multisectorielle en provenance d’Opienge (District de la Tshopo) a rapporté l’arrivée de plus de 2 000 personnes déplacées (PDI), à Opienge centre entre le 27 août et le 9 septembre, en raison de récents affrontements entre les FARDC et les miliciens Mayi-Mayi dans la province du Nord-Kivu, notamment dans la région de Lubero.
Ces personnes s’ajoutent à environ 20 000 autres présentes dans la zone depuis le premier trimestre 20l4 à la suite des opérations militaires contre les hommes armés de « major Luc » dans la région de Balobe dans la Tshopo. Par ‘ailleurs, la mission a confirmé les besoins en articles ménagers essentiels, abris, eau, santé, sécurité alimentaire, entre autres.
Besoins et réponses humanitaires
Dans le cadre de son programme de Cantine scolaire d’urgence en Province Orientale de l’année scolaire qui vient de démarrer, le programme alimentaire mondial (PAM) n’a ciblé que 29 682 élèves du sud du territoire d’Irumu, soit environ 67 écoles, une nette baisse par rapport aux 300 écoles assistées en 2013/2014. Les contraintes budgétaires expliqueraient cette diminution du nombre de bénéficiaires. Ainsi en raison de l’urgence, le PAM a porté son choix sur les établissements scolaires de l’Irumu.
D’autre part, le gouvernement congolais a accepté de financer à hauteur de plus de 3 millions de dollars américains le programme de cantine scolaire pour l’année scolaire 2014-2015 et 5 millions pour l’année 2015-2016 à travers toute la RDC. A travers ce projet, le gouvernement affirme petit à petit son intention de se positionner au premier plan dans une activité longtemps laissée aux mains des humanitaires. De plus, le programme de cantine scolaire aidera notamment l’Etat congolais à accroitre le taux de fréquentation scolaire au niveau de l’enseignement primaire.
Des cas de paludisme dans la zone de santé d’Isiro
Dans le cadre des actions préventives contre le paludisme, le gouvernement a lancé, le 2 septembre dernier, une campagne de distribution d’environ 790 000 moustiquaires imprégnées d’insecticide (ciblant plus de 450 000 ménages) dans les 13 zones de santé d’Isiro (District du Haut-Uele).
Les autorités sanitaires du District du Haut-Uele ont notifié environ 152 107 cas de paludisme dont 4 304 décès au cours du premier semestre 2014. Pour toute l’année 2013, il a été fait mention de 358 413 cas pour 1 126 décès, signale Ocha.
GODÉ KALONJI MUK.