L’ONG Journaliste en danger (JED) a recensé 15 cas de journalistes emprisonnés et une dizaine de médias réduit au silence, en l’espace de six mois.
Son secrétaire général, Tshivis Tshivuadi a livré ces chiffres en marge de la journée internationale de la liberté de presse, célébrée le 3 mai de chaque année.
Au cours de cette journée, placée sous le thème: «L’Accès à l’information et aux libertés fondamentales, votre droit», il a également relevé 41 cas d’attaques contre les journalistes au cours de cette période.
A (re) Lire: Médias : JED s’inquiète de « graves menaces » contre une journaliste de Radio Okapi
En marge de cette journée, JED organise un colloque de trois jours sur «La liberté de l’information et la responsabilité du journalisme en période de crise», à Kinshasa.
Le secrétaire général de cette ONG, Tshivis Tshivuadi explique le choix de ce thème:
«La RDC, notre pays, affronte un nouveau cycle électoral dans un climat de haute tension politique. On assiste dans les médias à une véritable guerre de tranchée entre l’opposition et la majorité au pouvoir. La première exige l’alternance au pouvoir tel que prescrit dans la constitution et les autres sont accusés de vouloir conserver le pouvoir. Dans cette perspective, nous pensons qu’il est important que tous les acteurs engagés dans le processus électoral y compris des acteurs des médias fassent preuve de la plus grande responsabilité en jouant à l’apaisement des esprits et en s’interdisant de tout acte de nature à exacerber les tensions».
A l’absence d’une volonté politique d’apaisement des esprits, il redoute que les tensions politiques et sociales en cours atteignent leur paroxysme à un moment ou un autre.
Dans son rapport publié en novembre 2015, Tshivis Tshivuadi avait dénoncé les pressions et la censure dont ont fait l’objet les journalistes et les médias congolais. Il avait par ailleurs adressé une lettre au ministre de la Justice pour demander notamment un moratoire sur l’arrestation des journalistes.