Les populations de Kasiki, Miriki, Buleusa et Luofu, en territoire de Lubero (Nord-Kivu), abandonnent leurs habitations, depuis dimanche 3 avril, pour fuir les menaces des FDLR dans la contrée. Pris de panique, ces habitants accusent ces rebelles d'avoir jeté des tracts, annonçant le massacre de certains membres de communautés locales.
La présence de huit officiers des FDLR, le 29 et 30 mars derniers, dans le camp des déplacés de Kyuto, renforce les craintes de ces habitants.
Selon la société de Lubero, ces populations se ruent vers les localités de Kayna et Kirumba.
Pour sa part, l’administrateur du territoire de Lubero, Bokele Joy, parle d’une intoxication et de fausses alertes pour paniquer la population:
«Je pense que les gens doivent cesser d’intoxiquer l’opinion ; d’autant plus que dans la zone - que ce soit à Miriki, à Kyuto ou Luofu - il y a la présence de nos forces armées qui patrouillent chaque jour. Et même à Kyuto, où on a parlé de la présence des FDLR, il y a une position des FARDC.»
Bokele Joy qualifie cette information de «fausses alertes», mais appelle toute fois les FARDC à être vigilantes dans la zone.
De son côté, la société civile de Lubero dit prendre l’affaire au sérieux et regrette que les FDLR se déplacent librement dans le milieu, malgré la présence de l’armée nationale.
Les rebelles rwandais sont accusés de commettre de diverses exactions contre les populations civiles dans le territoire de Lubero.
En février dernier, quinze personnes étaient mortes et cinq autres blessées dans un accrochage entre les rebelles FDLR et les Maï-Maï du groupe NDC/Rénové de Guidon, à Mukeberwa, en territoire de Lubero (Nord-Kivu).
Au mois de juillet 2015, le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) avait recensé environ six mille quatre cents ménages déplacés à la suite des exactions des FDLR, en territoire de Lubero (Nord-Kivu).