Plusieurs jeunes militants de l’Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec) ont été blessés dans les échauffourées qui les ont opposés mardi 10 novembre matin aux policiers, dans la commune Kenya à Lubumbashi. A l’origine de cette situation : l’arrestation par les militaires de quelques jeunes du parti de Kyungu wa Kumwanza, ont indiqué des sources concordantes à Radio Okapi.
Plusieurs sources indiquent que tout a commencé avec l’arrestation de certains jeunes de l’Unafec mardi avant-midi à l’angle des avenues Révolution et Kashobwe. Un véhicule portant la mention Zulu et appartenant à la Jeunesse de l’Unafec a été réquisitionné à cet endroit par les éléments des forces armées, ajoutent ces sources. A cette occasion, sept jeunes gens ont été arrêtés.
Entre-temps, un nommé Zazou, responsable de la jeunesse du parti, aurait été arrêté au siège de l’Unafec et amené à une destination inconnue, selon les mêmes sources.
Pris de colère, d’autres jeunes militants de l’Unafec sont partis saccager le sous-commissariat de la police «Luvwa» dans la commune Kenya. Ils ont détruit et emporté plusieurs biens, selon des témoins.
Appelés à rétablir l’ordre, les policiers se sont mis à lancer des bombes lacrymogènes et à tirer à balles réelles, obligeant les habitants du quartier à se terrer chez eux, paralysant ainsi toutes les activités commerciales dans ce périmètre.
Les jeunes, qui tenaient à la libération de leurs collègues, ont bravé la police en lançant des projectiles. Dans ces échauffourées, on a noté plusieurs blessés et des biens de la population saccagés.
Entre-temps, Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza a lancé un appel au calme sur Radio Okapi depuis le lieu de la manifestation:
«Je lance un appel aux jeunes de la Junafec, qui me suivent pour le moment et partout où ils sont, à ne pas s’adonner à des actes des vandalisme ni à se laisser faire par des provocations.»
Les jeunes interpellés ont été libérés, ont fait savoir des sources locales.
Lors d’une conférence de presse tenue il y a quatre jours à Kinshasa, le président de l’Unafec avait interdit à ses militants de prendre part à toute manifestation publique à Lubumbashi.
«J’apprends que les frondeurs de l’Unafec veulent, par tous les moyens, recruter des jeunes et les faire porter l’uniforme du parti pour provoquer des troubles pour dire que l’Unafec entretient des milices», avait-il averti.
L’Unafec, comme six autres partis, a été exclu de la Majorité présidentielle (MP) en septembre dernier après que les chefs de ces partis ont adressé une lettre ouverte au président Kabila lui demandant de respecter la constitution. La loi fondamentale congolaise limite à deux le nombre des mandats successifs de 5 ans chacun que peut briguer un président de la République.