Cinq civils et trois soldats congolais ont été tués vendredi lors d’une attaque attribuée à des rebelles ougandais contre un camp militaire des environs de Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo.
A May-Moya, localité du nord de la province du Nord-Kivu à environ 45 km au nord de Beni, le photographe a vu les corps des victimes de l’attaque ainsi que ceux de huit assaillants en treillis, tués dans la riposte des Forces armées de la RDC (FARDC).
Selon un officier supérieur sur place, les assaillants, soupçonnés d’appartenir aux rebelles ougandais musulmans des Forces démocratiques alliées (ADF), ont attaqué la localité vers 16h00 (14h00 GMT) vendredi.
Ils s’en sont pris au camp militaire, qu’ils ont attaqué à l’arme automatique, avant de se replier après plusieurs heures de combats et avoir incendié plusieurs habitations, a ajouté l’officier.
Le photographe de l’AFP a vu une vingtaine de maisons détruites par le feu.
Les ADF sont accusés d’être responsables d’une série de massacres ayant fait plus de 400 morts depuis octobre dans Beni (350 km au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu) et ses environs.
La succession de ces attaques et l’incapacité des autorités à y mettre fin a provoqué en mai un mouvement de contestation populaire dans la région où les habitants ont accusé l’État, jusqu’au président de la République Joseph Kabila, de faillir à son devoir de protéger la population.
Les évêques catholiques de l’est du Congo avaient déploré pour leur part que "la sécurité, la paix et l’intégrité territoriale ne semblent pas avoir été prioritaires dans la stratégie des autorités publiques" dans la région de Beni.
Le commandant de l’opération militaire contre les groupes armés dans le nord du Nord-Kivu, chargé tout particulièrement de lutter contre les ADF, a finalement été remplacé début juin, conformément à une promesse faite sept mois plus tôt par le chef de l’État.
Opposés au président ougandais Yoweri Museveni, les miliciens de l’ADF sont accusés de violations graves et répétées des droits de l’Homme en RDC, et de se livrer à un juteux trafic de bois.
L’est de la RDC est déchiré par des conflits armés depuis plus de vingt ans.