Le militant congolais Fred Bauma, du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), basé dans l'est de la République démocratique du Congo restera en prison. C'est la décision rendue mercredi par le tribunal de Grande instance de la Gombe. Il avait été arrêté en compagnie d'une trentaine d'autres activistes notamment Yves Makwambala, du mouvement Filimbi. Ce dernier a été inculpé de haute trahison puis écroué à Makala.
Fred Bauma a été arrêté le 15 mars dans un climat politique tendu en même temps que plusieurs activistes du Burkina et du Sénégal. Venus en RDC pour une rencontre sur la bonne gouvernance et la démocratie en Afrique, ces activistes ont pour leur part été expulsés après avoir été accusés de préparer des « actes de violences ».
Fred Bauma, lui, est toujours privé de liberté. D'abord détenu au secret à l'ANR, l'Agence nationale de renseignement, il a ensuite été transféré à la prison de Makala où il est toujours en détention préventive, ce que dénonce son avocat Me Sylvain Lumu. « Le ministère public n’a pas été capable de montrer les indices sérieux de culpabilité qui puissent déterminer la mise en détention de quelqu’un pendant 65 jours aujourd’hui (mercredi 20 mai NDLR)…, explique l'avocat. Cinquante jours aux mains des services de sécurité et maintenant quinze jours en prison alors que rien n’est posé en terme d’instruction pour qu’il soit maintenu en état d’arrestation ».
La Lucha, mouvement citoyen de jeunes du Nord-Kivu auquel appartient Fred Bauma, dénonce elle aussi sans relâche les conditions de détention de ses membres dans la prison de Goma cette fois.
Il faut rappeler que deux mois avant ces arrestations, de violentes manifestations ont éclaté, essentiellement à Kinshasa, pour dénoncer le projet de révision de la loi électorale qui aurait pu permettre au chef de l'État de rester en poste au-delà du terme de son mandat.