RDC : Kodjo veut lancer le dialogue d’ici fin juillet

Lundi 18 juillet 2016 - 06:40
Image

Il l’a déclaré au cours d’une interview accordée la semaine passée à une consœur.  La veille de cet entretien d’avec des journalistes, Edem Kodjo a eu à recevoir les leaders du G7 et du Front des démocrates. A l’issue de ces ultimes consultations, ces derniers ont appelé à la convocation imminente de ce forum impérieux. Formel, l’ex-premier togolais, actuel facilitateur du dialogue au Congo-Kinshasa, assure ‘‘qu’il n’y a plus d’obstacles sur la voie du dialogue’’. D’où, il compte bien respecter le timing arrêté avec le groupe de soutien à la facilitation lors de la réunion du lundi 4 juillet 2016, à Addis-Abeba, pour convoquer, finalement, ces assises d’ici fin juillet.

C’est le jeudi 14 juillet, au Pullman Grand Hôtel de Kinshasa, que les mandataires du G7 et ceux du Front des Démocrates -FD- ont, à tour de rôle, eu à discuter avec le facilitateur pour aplanir les divergences autour de l’organisation du dialogue. Les deux délégations étaient conduites respectivement, par Charles Mwando Simba pour le G7 et Jean-Lucien Bussa pour le FD.

Ces deux plateformes de l’Opposition ont, par la suite, affirmé avoir analysé avec le facilitateur les approches et les pistes susceptibles de conduire au dialogue. Par ailleurs, ils ont estimé qu’il est plus que temps d’aller rapidement au dialogue avec le groupe de soutien international à la facilitation. De son coté, Edem Kodjo assure que tous les préalables de la composante Opposition, in globo, pour le dialogue ont été rapportés aux autorités congolaises et attendent des solutions. Il assure que les conditions «les plus utiles» posées ont, pour la plupart, trouvé des solutions. Ainsi, a-t-il rassuré que l’essentiel est fait. Le retour d’Etienne Tshisekedi annoncé pour ce 27 juillet 2016 pourrait, à en croire certains observateurs de la scène politique RD Congolaise, être un  facteur apte à donner un coup d’accélérateur au processus du dialogue politique en RDC.

Pomme de discorde

Dans le chapelet des préalables de la plupart des plateformes de l’Opposition, surtout ceux ayant signé les traités de Genval, figurent principalement la libération des prisonniers politiques et d’opinion, ainsi que la libéralisation réelle de l’espace politique. Ces doléances se trouvent présentement entre mes mains des autorités congolaises. Edem Kodjo a, durant son entretien, soutenu que le dialogue va commencer par la mise en place du comité préparatoire dans les prochains jours. Mais, si les préalables posés par les Opposants, dans leur majorité, ne trouvent pas satisfaction notamment, la problématique de la libération des prisonniers politiques, y aura-t-il réellement dialogue d’ici fin juillet ? La question demeure. Toutefois, à lire entre les lignes, la balle semble être à présent dans le camp du pouvoir. Jusque-là, face à la libération des prisonniers politiques, Kinshasa, par ses ténors, ne reconnait pas qu’il y ait au Congo-Kinshasa, des prisonniers politiques mais, plutôt, des politiciens en prison. La nuance est grande. Ils soutiennent que ces derniers sont sous les geôles pour des infractions qui relèvent de leurs vies personnelles et non pour des faits qui soient tributaires de l’exercice de leur job de politicien. Il appert qu’au-delà des contradictions majeures qui doivent être discutées sous l’arbre à palabre à ces assises, la vraie pomme de discorde pour l’organisation de ce forum semble être la libération des politiques encore écroués. Sera-t-il dénoué à temps ?

Danny Ngubaa