Dix ans après l’assassinat de son époux à Bukavu, la veuve de Pascal Kabungulu porte l’affaire devant le Comité des droits de l’homme des Nations unies à Genève. Pascal Kabungulu était un activiste des droits de l’homme au Sud-Kivu. Il a été assassiné à son domicile à Bukavu par des hommes armés, habillés en tenue militaire le 31 juillet 2005.
Son épouse qui vit actuellement au Canada affirme que 10 ans après avoir tenté, en vain, d’obtenir justice en RDC, sa famille se tourne vers les Nations unies pour exiger la vérité.
« Dix ans, c’est beaucoup et il y a dix ans que la justice congolaise a enterré le dossier. Alors je me suis tourné vers les Nations unies parce que c’est la plus haute instance à laquelle je peux maintenant m’adresser. J’attends d’elle qu’elle puisse traiter le dossier avec une parfaite impartialité et qu’elle mette un terme à l’impunité au Congo », explique la veuve Kabungulu.
Elle regrette que la procédure judiciaire entamée en 2005 n’avance toujours pas.
« Jusqu’au dernier mois de 2015 nous avons sollicité des autorités juridiques pour relancer le dossier avec nos deux avocats de Bukavu et de Kinshasa. Malheureusement, la procédure juridique n’avance pas et on ne nous permet pas de consulter le dossier », déplore-t-elle.
Madame Kabungulu ne désespère pas pour autant. Elle dit garder l’espoir qu’un tribunal congolais puisse faire la lumière sur l’assassinat de son époux.
« Quant à savoir si le procès reprendra un jour devant un tribunal congolais ; bien sûr, je nourris toujours l’espoir qu’un tribunal congolais puisse finalement dire la vérité sur ce qui s’était passé cette nuit du 31 juillet 2005 à Bukavu. J’attends des autorités de mon pays qu’ils aient le courage de mettre en œuvre la décision de l’ONU et de condamner les assassins de mon mari afin que nous puissions être libres de la peur qui nous habite », souligne-t-elle.
Dans sa démarche auprès de l’ONU, la famille Kabungulu est soutenue par l’ONG Trial qui travaille dans la région des Grands Lacs dans le cadre de la lutte contre les crimes internationaux.
Pascal Kabungulu était le secrétaire exécutif de l’ONG congolaise Héritier de la justice lorsqu’il a été assassiné à son domicile à Bukavu. Les responsables de ce crime n’ont jamais pas été identifiés et jugés alors qu’une procédure judiciaire avait bien été ouverte dans la foulée de l’assassinat.