Rebondissement ultime, ce mercredi 18 mars en RDC. Les militants de la société civile de Y'en a marre et du Balai citoyen ont été déclarés non grata par les autorités congolaises. Après les avoir accusés d'avoir voulu inciter la jeunesse à l'insurrection armée, Kinshasa a finalement décidé d'arrêter les poursuites contre eux et de renvoyer les quatre militants dans leurs pays respectifs, le Sénégal et le Burkina Faso. Ils ont été expulsés mercredi soir.
Les activistes étaient détenus depuis dimanche à Kinshasa, arrêtés après avoir organisé un séminaire avec des associations de jeunes congolais. Pourquoi ce revirement après des accusations très graves formulées contre eux ?
« C'est la meilleure solution que nous avons trouvée » a admis lui-même le porte-parole du gouvernement Lambert Mende, au cours d'une conférence de presse mercredi. Car expulser Fadel Barro et les trois autres militants du Sénégal et du Burkina Faso, permet finalement de sortir la tête haute d'une crise qui devenait compliquée à gérer. Ces dernières 24 heures, en effet, les réactions de la communauté internationale se sont multipliées.
Dakar, Ouagadougou, mais aussi Bruxelles, Washington et Paris, sans compter les organisations de défense des droits de l'homme : à chaque fois, l'incompréhension et l'inquiétude de voir une trentaine de personnes arrêtées, pour avoir parlé d'action citoyenne et d'alternance politique au Congo. Mais aussi un diplomate et des journalistes, également été interpellés avant d'être relâchés. Pressions diplomatiques, donc, avec notamment un coup de fil du président sénégalais à son homologue congolais, mais pas seulement.
17 Congolais encore en détention
Selon plusieurs sources, à près de 72 heures d'interrogatoire, il devenait difficile de prolonger la détention de ces militants d'un point de vue juridique. Reste que 17 Congolais au moins viennent de passer une 4e nuit en détention. Parmi eux, des militants, mais aussi des artistes et musiciens. Des personnes qui n'ont toujours pas été présentées au parquet et n'ont pas eu accès à un avocat, comme le prévoit la loi.
Après l'expulsion des militants étrangers, la diplomatie va-t-elle également permettre de libérer les Congolais ? Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mendé, a annoncé que la décision de les poursuivre en justice tomberait sous 48 heures.