La défense d'une vingtaine de personnes accusées d'avoir participé aux attaques meurtrières qui avaient surtout ciblé Kinshasa et Lubumbashi le 30 décembre 2013 ont demandé que le procès se déroule devant un tribunal civil et non militaire, a-t-on appris vendredi auprès d'un des défenseurs.
L'audience de jeudi a été notamment consacrée "au débat sur le mémoire unique (...) que j'ai déposé" et qui "met en exergue l'incompétence personnelle du tribunal militaire de garnison de la Gombe à juger les civils", a déclaré à l'AFP Me Sylvain Lumu.
Il a précisé que le mémoire relève aussi "l'obscurité des libellés dans les actes d'accusation": participation à un mouvement insurrectionnel, prise d'otages et séquestration et atteinte à la sûreté de l’État.
A cause d'une forte pluie qui a inondé la salle, l'affaire a été renvoyée au 14 mai.
Le 30 décembre 2013, des assaillants se réclamant du mouvement pasteur Joseph Mukungubila Mutombo ont attaqué l'aéroport, la télévision nationale et l'état-major militaire de Kinshasa. Des attaques ont été menées quasiment au même moment à Lubumbashi (sud-est), la deuxième ville du pays, et à Kindu (centre).
Selon le gouvernement, le bilan de cette "offensive terroriste" était de "103 morts, dont 95 terroristes assaillants et 8 éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo".
Le pasteur Joseph Mukungubila Mutombo, en exil en Afrique du Sud, a été candidat à la présidentielle de 2006, remportée par Joseph Kabila. Le 5 décembre 2013, il avait dénoncé une mauvaise gestion du pays et accusé M. Kabila, réélu en 2011, de pactiser avec le Rwanda voisin contre les intérêts congolais.