REBONDISSEMENT A L’OCC LE DG LUNGENA SUSPENDU !

Mardi 22 décembre 2015 - 05:16

Ça vole bas à l’Office congolais de contrôle. Après avoir é "té placé en détention provisoire le vendredi, puis libéré un jour plus tard, le DG Hassan Lungena vient d’être suspendu par la tutelle. C’est du moins ce qu’a appris Forum des As des sources syndicales.

Depuis le mardi 15 décembre dernier jusqu’au moment où nous mettons sous presse, le personnel de l’Office congolais de contrôle (OCC) observe un mouvement de grève illimitée, justifiée par des revendications salariales et sociales insatisfaites. Toutefois, les agents et cadres de l’OCC dans des postes-frontaliers ont reçu des instructions pour continuer d’assurer le service minimum pour éviter de paralyser le pays en cette veille de la célébration des festivités de Noël et du Nouvel An. « Ce mouvement de grève ne s’arrêtera pas, il va prendre fin une fois seulement que le personnel obtiendra des autorités le départ du nouveau Directeur général, Hassan Lungena, qui est à l’origine de cette situation », affirme le banc syndical, auteur de cet appel à l’arrêt de travail.
A l’origine de cette grève qui a surpris par sa spontanéité, tout d’abord, le refus de tout dialogue social entre la direction générale et le syndicat-maison, affirment des syndicalistes ; la dissension permanente entre les membres du Conseil d’administration et le Directeur général en raison des conflits de compétence récurrents ; le conflit entre le Directeur général et la Directrice générale adjointe traitée de manière ; et les arriérés des salaires cumulés, le non-versement des frais scolaires ainsi que l’annonce de privation au personnel des étrennes de fin de l’année pour cause des difficultés de la trésorerie de l’Office. .
Et dans ce même catalogue des reproches faits au Directeur général, il est également indiqué la nomination qu’il venait d’opérer des personnes extérieures à l’OCC. Celles-ci devraient provisoirement travailler en lieu et place des directeurs en fonction, dans la mise en œuvre du plan de redressement de l’OCC. Entre-temps, il a bloqué le fonctionnement normal des services qui manquent des fournitures et matériels de travail comme des imprimés de valeur pour leur travail.
Le DG se refuse d’en commander estimant que l’usage qui en est fait serait mafieux ; il reproche au personnel d’être auteur de peu de performances financières de l’entreprise et que la maffia soit érigée en système au sein de l’OCC, et ce à tous les niveaux. Cet ingrédient explosif ne pouvait que déclencher la grande colère du personnel qui a suivi simultanément l’appel à la grève générale en cours.

DES RAISONS ET DES TORTS
Aussi nobles soient-elles, les motivations du DG Hassan Lungena suscitent néanmoins des interrogations. Ses partisans soutiennent que son refus de commander les imprimés de valeur serait dicté par son ambition de supprimer la mafia ; et qu’il était en train de changer le paradigme à travers le combat contre le coulage des recettes en commençant par bloquer les mafieux dans ce sur quoi reposent leurs activités.
« Les imprimés de valeur parallèles dans les services de l’OCC ne sont pas maîtrisables, leur possession est rendue facile par les applications des ordinateurs. N’importe quel encodeur peut en fabriquer autant qu’on en veut. Et c’est une réalité vécue chaque jour dans cette entreprise de service qui a comme atout le monopole de contrôle des marchandises à l’importation et à l’exportation, ainsi que d’autres actions dans plusieurs autres secteurs économiques. Cet atout ne peut que susciter des rêves d’enrichissement illicite », signalent-ils encore.
« L’ancien directeur du Département de Chimie à la DGDA menait un combat à la Don Quichotte : contre les moulins à vent. Personne n’est censé ignorer la réalité sur les services de l’OCC. Lesquels de tout temps se posent en équation pour les dirigeants : soit ils intègrent le système, soit ils combattent le système avec risque de diabolisation », signalait par ailleurs, sous l’anonymat, un autre partisan du DG de l’OCC. Après la mise en place de son nouveau Conseil d’Administration, l’OCC a été trouvé dans un état de précarité inacceptable et présentant un tableau non maitrisable.
L’Office était en quasi-cessation de paiement. Il a été totalement asphyxié par les intérêts bancaires liés aux découverts et facilités de caisse essentiellement dus aux difficultés de trésorerie cumulées. En cause, ici ou ailleurs, comme toujours, le faible niveau de mobilisation des recettes qui s’évaporent dans l’espace entre l’encaissement et le versement dans les caisses de l’OCC. Et dans une telle condition, une des conséquences visibles devait être les arriérés des salaires accumulés des agents avoisinant plusieurs mois. Malgré les options levées par le Conseil d’administration et la Direction générale tant sur le plan administratif, financier, technique que social, coulées sous forme de résolutions et recommandations, la grève en cours est la preuve éloquente qu’à l’OCC, rien n’a encore vraiment changé ; et que les habitudes sont dures à transformer et à détruire.
Il en est ainsi du quasi-rejet des décisions et directives qui ont été mises en œuvre par la Direction générale à travers des mesures d’assainissement des mœurs et d’autres comportements au travail. A titre de rappel, le Conseil d’administration avait donné comme tâche prioritaire à la Direction Générale de décourager et éliminer tous les circuits maffieux, en instaurant un système de gestion informatisée et en réduisant le multiple comptes bancaires de l’OCC qui sont passés de 630 comptes à 32 ! AMBALU/Cp