Recevant hier le Groupe de soutien à la Facilitation : Le Rassemblement maintient sa position

Vendredi 5 août 2016 - 11:25
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Il réitère sa récusation d’Edem Kodjo et exige la libération des prisonniers politiques sans oublier ceux d’opinion…

Après avoir rencontré hier jeudi 4 août le facilitateur Edem Kodjo, le groupe de soutien à la Facilitation, composé des représentants de différentes organisations internationales : l’ONU, l’Union Européenne, l’Organisation Internationale de la Francophonie(OIF) , la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), l’Union Africaine et la Conférence Internationale sur la Région des Grands lacs (CIRGL), s’est entretenu pendant plus de deux heures avec les membres du Rassemblement de l’Opposition conduits par Etienne Tshisekedi à sa résidence dans la commune de Limete.

Lors de cet échange, il était question de passer en revue les préoccupations de l’opposition en vue de la convocation rapide du dialogue politique considéré comme étant le dernier rempart pour résoudre la crise politique née des élections de novembre 2011 et son corollaire qu’est la légitimité du pouvoir.

Ainsi donc, l’opposition congolaise a rappelé au Groupe de soutien les préalables soulevés à la rencontre de Bruxelles.

Il s’agit pour rappel et entre autres de la transformation du groupe de soutien en groupe international de facilitation et la décrispation du climat politique devant passer par la libération sans condition des prisonniers politiques et d’opinion.

Dialogue oui mais sans Edem Kodjo
» Le Rassemblement a posé des conditions au groupe de soutien et attend des réponses claires et précises avant de s’engager au dialogue. Il s’agit notamment du départ de Kodjo, de la libération des prisonniers politiques, la dissolution des partis dédoublés « , a confié à la presse un haut cadre de l’UDPS à l’issue de cette réunion.

Le Coordonnateur du Rassemblement de forces acquises au changement, Etienne Tshisekedi, a affirmé au cours d’un meeting populaire être prêt à aller au dialogue mais sans le facilitateur togolais qu’il a traité de « Kabiliste ».

« Celui qu’on nous a donné comme facilitateur [Edem Kodjo], nous avons constaté qu’il n’est pas neutre. C’est un grand Kabiliste.

C’est pourquoi, le Rassemblement lui a retiré sa confiance et nous avons demandé à l’Union africaine de choisir quelqu’un d’autre qui pourrait bénéficier de la confiance de tous », a déclaré le Président du comité des sages du Rassemblement.

Le Rassemblement a remis une liste de prisonniers politiques sur laquelle figurent notamment les noms d’Eugène Diomi Ndongala, Christopher Ngoyi Mutamba, Jean-Claude Muyambo Kyassa sans oublier les militants de Filimbi et Lucha ainsi que ceux de l’UNAFEC arrêtés dernièrement au Katanga.

A ce sujet, l’envoyé de l’Union européenne pour la région des Grands Lacs, Koen Vervaeke, avait appelé, avant le déplacement de Limete dans l’avant-midi d’hier jeudi, le gouvernement congolais à libérer les détenus politiques pour faciliter la tenue du dialogue avec l’opposition en vue de l’organisation de l’élection présidentielle.

» Nous encourageons le gouvernement à aller plus loin dans la libération des détenus politiques et prisonniers d’opinion parce que c’est un élément important des mesures d’apaisement qui peuvent contribuer à créer des conditions propices à la tenue du dialogue « , a-t-il déclaré à la presse après leur rencontre avec Kodjo en marge d’une réunion du Groupe international de soutien de la facilitation.

» Notre présence physique témoigne de l’urgence de pouvoir lancer ce dialogue « , avait dit Vervaeke. Pour lui, ce dialogue doit être équitable et inclusif  » et doit se tenir dans  » le respect de la Constitution congolaise.

L’opposition a réitéré sa position de récusation d’Edem Kodjo contre qui elle détient des preuves mettant en cause sa neutralité.

Saïd Djinnit, l’Envoyé spécial des Nations Unies dans la Région des Grands Lacs a indiqué que le groupe international de soutien va étudier et examiner les préalables et préoccupations de l’opposition congolaise afin d’y apporter les réponses appropriées. Pour lui, le moment était venu d’écouter toutes les parties prenantes pour les encourager à participer au dialogue.

L’émissaire de Ban Ki-moon dans la Région des Grands Lacs souhaite quant à lui que le dialogue puisse avoir lieu au cours du mois d’Août 2016 afin de préparer la tenue des élections dans le délai constitutionnel conformément à la Résolution 2277.

Round de la Majorité ce vendredi

Après l’opposition, le Groupe de soutien rencontrera ce vendredi 5 Août 2016 la Majorité Présidentielle (MP) pour écouter aussi son point de vue avant la convocation du dialogue.

Intervenant sur un média en ligne, Emmanuel Shadari, secrétaire général adjoint du parti présidentiel a indiqué que la question de Kodjo ne leur concerne pas étant donné que ce dernier a été désigné par l’Union Africaine tout en prévenant que si le Togolais est remplacé, son parti récusera prédécesseur.

Sur les réseaux sociaux, le nom d’Alpha Oumar Konaré, ancien président malien, revient toujours pour remplacer le Togolais jugé indésirable par le Rassemblement. Toutefois, les Ambassadeurs des Pays africains accrédités en RDC ont apporté le 3 Août leur soutien au facilitateur togolais sans oublier les Nations unies et l’UA à travers le communiqué du 26 juillet 2016, la présidente de la Commission de l’UA a réitéré son soutien au Togolais à qui, il a demandé de tenir compte des revendications du Rassemblement.

Par GKM