Rencontre de Bruxelles avec Edem Kodjo : Etienne campe sur sa position

Vendredi 5 février 2016 - 11:42
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Edem Kodjo, facilitateur désigné de l’Union africaine au dialogue, a finalement rencontré, hier jeudi à Bruxelles, le président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi. Pendant près de deux heures, les deux hommes ont parlé en tête-à-tête, sans cependant révéler à la presse le contenu de leur entretien. Se sont-ils mis d’accord? Difficile à dire. Mais, de Bruxelles, l’on apprend que Tshisekedi a campé sur sa position par rapport au forum initié et convoqué par Joseph Kabila.

Mandaté par l’Union africaine dans la facilitation du dialogue politique initié par le chef de l’Etat, Joseph Kabila, le Togolais Edem Kodjo s’est mesuré, hier jeudi à Bruxelles, au président de l’Udps (Union pour la démocratie et le progrès social), Etienne Tshisekedi. A l’issue de l’audience; qui a duré de 15h45’ à 17h45 selon des sources présentes dans la capitale belge, les deux parties sont restées de marbre. Personne n’a daigné rendre compte à. la presse du contenu exacte de cet entretien. C’et donc sans surprise que l’on apprend que rien n’a filtré de la rencontre entre les deux personnalités. Plusieurs hypothèses peuvent être évoquées. Mais, à en croire Top Congo, radio émettant depuis Kinshasa, l’os dans cette consultation très attendue, se serait incrusté dans les contours du dialogue politique. A l’émissaire de l’Union africaine, le président de l’UDPS aurait présenté ce que son parti considère comme pré-requis avant l’organisation de ce forum national qui devrait décider de la poursuite du processus électoral avant l’alternance au sommet de ‘Etat prévue à la fin cette année 2016.

Rien de neuf, donc, en rapport avec les arguments que Tshisekedi a développés dans sa dernière correspondance à la présidente de la Commission de l’Union africaine. Tout en adhérant au projet du dialogue, l’UDPS exige que ladite rencontre ne s’écarte pas des prescrits de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Mais aussi, que les dispositions de la Constitution de la RDC ne soient pas violées.

 

LES RAISONS D’UN SILENCE

A première vue, le président de l’Udps est resté collé aux préalables au dialogue contenus dans sa dernière lettre. L’on se rappelle, dans cette correspondance à la présidente de la Commission de l’Union africaine, Etienne Tshisekedi a clairement révélé sa position.

« Le dialogue politique que je prône et auquel je reste attaché est celui qui, sous la médiation internationale, va garantir le respect de la Constitution et des délais constitutionnels; le règlement du contentieux électoral de 2011; la restructuration de la Ceni; l’organisation d’un processus électoral crédible et apaisé; l’alternance politique par un transfert pacifique du pouvoir dans le respect de l’expression du peuple congolais», a-t-il déclaré.

Sur un autre tableau, il ne faut pas oublier qu’Etienne Tshisekedi n’a jamais reconnu en Edem Kodjo la qualité de facilitateur. Depuis sa nomination, le président de l’UDPS le considère toujours comme un envoyé spécial de l’Union africaine.

Enfin, le silence même d’Edem Kodjo après son entretien avec Tshisekedi conforte bien les difficultés auxquelles se bute le Togolais, dans la mesure où il ne savait pas quoi dire à l’opinion. Bref, le dialogue politique voulu inclusif par Joseph Kabila devient de plus en plus hypothétique.

Face à l’intransigeance de Tshisekedi, Edem Kodjo s’est donc retrouvé presque dépourvu. Ainsi, le doute persiste toujours sur la tenue effective du dialogue, apparemment compromis.

Par LEPOTENTIEL