REPRESSION DES VIOLENCES SEXUELLES ET BASEES SUR LE GENRE L’UE ET LA SUÈDE FINANCENT LE COACHING DE 40 MAGISTRATS DES PGI DE KINSHASA

Mardi 12 janvier 2016 - 09:41
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Quarante magistrats des parquets de Grande Instance de Kinshasa, membres des cellules spéciales pour la répression des infractions de violences sexuelles et basées sur le genre, sont depuis hier lundi 11 janvier, en session de coaching. Organisé par le Parquet général de la République, cet atelier de quatre jours est financé par l’Union Européenne et le Royaume de Suède à travers le Programme d’appui à la réforme de la Justice (PARJ), qui assure également un appui technique et juridique. Objectif, constituer une équipe de magistrats suffisamment outillés pour faire reculer sensiblement ces crimes. L’Avocat général Mulumba Nkelenda est le délégué du PGR à la session de Kinshasa.

Selon l’Expert du PARJ, Me Alain Kateta, depuis 2014, le Parquet général de la République a créé des cellules spéciales au sein des parquets de grande instance de la RDC pour la répression des violences sexuelles et basées sur le genre. Et donc, ces cellules sont aussi chargées de protéger, non seulement la femme, mais aussi les enfants.
"Il s’agit ici d’un coaching organisé par le Procureur général de la République qui a décidé d’accompagner, sur le plan professionnel et technique, les magistrats qui sont sur terrain, qui sont membres des cellules spécialisées de lutte contre les violences basées sur le genre et de violences sexuelles ", a-t-il expliqué. "
Le PARJ a trouvé que les motivations étaient bien fondées. Il fallait appuyer par réactivité dans l’intérêt de la protection de la femme et de l’enfant et aussi dans l’intérêt de la lutte contre l’impunité des violences basées sur le genre et des violences sexuelles. C’est cela qui justifie que 40 magistrats sont réunis à la Maison de France, en provenance des deux grands ressorts, les parquets de Kinshasa Gombe et Kinshasa-Matete ", précise Me Alain Kiteta.
Les récipiendaires sont accompagnés par des hauts magistrats que le Procureur général de la République a désignés. Le coaching consiste en des échanges entre ces hauts magistrats qui ont une expérience et les 40 membres des cellules spéciales. Ils échangent, partagent ensemble les difficultés, les obstacles que ces magistrats connaissent dans l’administration de la justice à travers leurs cellules. Et ensuite, ils voient quelles sont les meilleures pratiques qu’il faut encourager, les faiblesses qu’il faut relever…
Pour l’un des facilitateurs, le PG Mukonkole qui vient de Matadi, " il faut que les magistrats enquêteurs soient consciencieux, efficaces et qu’ils rassemblent toutes les preuves contre l’auteur présumé de l’infraction, avant d’envoyer les dossiers en fixation. Ils doivent instruire avec célérité en matière de violences sexuelles sans bâcler le travail. " S’adressant aux magistrats, il dit : " vous êtes une cellule spéciale, la RDC compte sur vous pour faire reculer ces crimes graves, les violences sexuelles… " La co-facilitation est assurée par le Substitut du Procureur général , Bonane Emmanuel du ressort de Kananga.
L’organisation de ces sessions de coaching du PGR sur les cellules spéciales dans les trois sites (Matadi/Kananga et Kinshasa) permet de garantir que les OMP des PGI sélectionnés ont reçu un accompagnement adéquat du Parquet général de la République leur permettant d’assurer des services de qualité, et d’améliorer la qualité de leurs prestations en faveur des justiciables particulièrement vulnérables, que sont les femmes et les enfants.
Au total, 80 magistrats membres de cellules spéciales des parquets de grande instance des trois zones d’intervention du projet sont coachés en raison de 40 magistrats à Kinshasa (20 du parquet de Grande instance de la Gombe et 20 du parquet de Grande instance de Matete) ; 20 magistrats du Parquet de grande instance de Kananga et 20 magistrats du Parquet de grande instance de Matadi.
A Matadi, l’atelier a eu lieu du 24 au 27 novembre 2015 au profit de 20 magistrats. A Kananga, l’atelier a eu lieu du mardi 1er décembre au vendredi 4 décembre 2015 au profit de 20 magistrats aussi. La session de Kinshasa : du lundi 11 janvier au jeudi 14 janvier courant au profit de 40 magistrats.
Le PARJ est un Programme d’appui au ministère de la Justice et Droits humains, financé par l’Union européenne (10ème FED) et le Royaume de Suède. Il a pour objectifs de contribuer à la réforme de la Justice en améliorant la gouvernance de l’appareil judiciaire, pour rapprocher la justice de la population en améliorant la bonne administration de la justice aux niveaux central et provincial.
Ses zones d’actions sont provinciales (Bas-Congo, Kasaï Occidental, Kinshasa) et national. Les axes de travail portent sur l’amélioration de l’administration de la justice, l’amélioration de l’accès à la justice, le renforcement des contrôles internes et externes du fonctionnement du système judiciaire ainsi que l’intégration du genre. Didier KEBONGO