La Haute Cour militaire a rouvert ce mardi 21 avril, les audiences dans l'affaire Floribert Chebeya, activiste des droits de l'homme, assassiné en juin 2010 à Kinshasa. Le verdict rendu dans ce procès n'a jamais satisfait les membres de la famille tant biologique que professionnels. Qui, réclament toujours la comparution de John Numbi, qu'ils ont suspecté d'auteur intellectuel, aux regards des faits.
Les parties civiles ont soulevé, dès le début de ce procès, des préalables. Elles ont soutenu que les preuves d'exécutions matérielles ou coopérations directes qui font croire que John Numbi est impliqué dans cette affaire sont notamment, le caractère certain des écrits, aveux circonstanciés et relevés téléphoniques qui ne l'épargnent nullement.
Leur voeu, pendant ce procès était que la Cour militaire supérieure qui a jugé l'affaire au premier degré, constate qu'il pesait sur John Numbi des indices constants de culpabilité. Et que par conséquent, cette Cour devait se dessaisir au profit de la Haute cour militaire, qui se trouve être le juge naturel de ce général trois étoiles afin qu'il soi jugé.
Malheureusement, à l'issue du procès, les juges du premier degré feront savoir qu'il était impossible pour eux de se prononcer sur le sort de John Numbi, parce que n'ayant jamais été présenté devant eux comme étant un suspect mais plutôt qu'un renseignant.
Ces juges n'avaient statué que sur les 8 prévenus qui leur ont été présentés par l'Auditeur général (Parquet militaire) parmi lesquels, ils vont condamner deux personnes A savoir, l'inspecteur principal (colonel) Daniel Mukalay Wa Mateso et le commissaire adjoint (sous lieutenant) Michel Mwila. Ils ont respectivement écopé la peine capitale et la peine à perpétuité.
Tandis que l'inspecteur adjoint George Kitungwa Amisi (major), le commissaire principal (capitaine) François Ngoy et le sous commissaire (adjudant) Blaise Mandiangu ont quant à eux, étaient acquittés.
Cependant, les 3 autres qui ont pris la poudre d'escampette, à savoir l'inspecteur adjoint (major) Paul Milambwe, l'inspecteur adjoint (major) Christian Ngoy Kenga Kenga et le sous commissaire (adjudant) Jacques Mugabo, ont quant à eux, été condamnés par défaut, à la peine de mort.
Par ailleurs, au degré d'appel, où l'affaire se trouve aujourd'hui, la question de la comparution de John Numbi comme étant prévenu refait surface, du fait des déclarations de Paul Mwilambwe en fuite (qui a déclaré que le General Numbi en était au courant). Raison pour laquelle, les parties civiles avaient saisi la Cour suprême de justice alors que celle-ci faisait office de la Cour constitutionnelle pour qu'elle tranche sur la cette question. Dommage.
Qu'à cela ne tienne, les parties civiles tiennent à ce que la vérité éclatent dans cette affaire. Et que tôt ou tard, le général Numbi soit inculpé, jugé et condamné pour les faits dont il est suspectés.
P.M