Rétro 2015 : L’Est de la RDC toujours sous la hantise des FDLR et ADF

Jeudi 31 décembre 2015 - 12:14

L’année 2015 a été particulièrement sombre pour les Congolais habitant l’Est du pays, surtout sur le plan sécuritaire. Le Chef de l’État, Joseph Kabila, l’a lui aussi reconnu lors de son discours sur l’État de la nation, le 14 décembre 2015 au parlement réuni en congrès. « Dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu, les forces  négatives  longeant la rivière NZUMA à 4km-Est, défaites militairement il y a une année, par nos vaillantes forces armées, sont passées de la guerre conventionnelle à des actes terroristes ciblés auxquels nos forces de défense et de sécurité s’emploient à mettre fin avec le concours actif et précieux de nos populations », a-t-il déclaré devant les forces vives de la nation et la communauté internationale. 

Ces forces négatives nationales et étrangères, singulièrement les Forces démocratiques de libération du Rwanda(FDLR) et l’Alliance des forces démocratiques (ADF), se sont illustrées durant toute l’année par divers crimes : massacres, incendies, enlèvements, assassinats, vols, etc. Même à la veille de la Noël, les rebelles de l’ADF ont tué, par armes blanches, au moins 8 civils en territoire de Beni, dans la vallée de MAVIVI.

Quant à leurs compères rwandais des FDLR, on leur impute le massacre de 33 corps sans vie découverts à Buleusa, Mashuta et Mukeberwa la veille de la fête de Noel toujours.

Toutes les condamnations énergiques de la Société civile de cette partie du pays prononcées durant toute l’année n’ont pas suffi pour arrêter le cycle infernal que vivent ces populations. Pire, ces « terroristes » ainsi que leurs alliés avaient même promis de saboter certaines villes telles que Beni et Oïcha ainsi que les grandes agglomérations comme MBAU et KAMANGO la veille ou pendant les festivités de Noël et de Bonana. Et ils sont passés à l’acte.

Mettre fin à la terreur

Somme toute, bon nombre d’observateurs continuent d’appeler à la vigilance des Forces Armées en vue de parer à toute éventualité. Par ailleurs, ils estiment important de rétablir et retrouver le triangle de confiance entre les FARDC, la Monusco et la population, sans lequel on ne peut mener une guerre…

Malgré la latitude de la population exposée de plus en plus à des carnages non expliqués, l’idée de création des groupes d’auto-défense telle que proposée par certains leaders d’opinion est catégoriquement rejetée par la Monusco. Charles Bambara, porte-parole de la Mission, avait à cet effet rappelé qu’en son temps le gouvernement de la RDC avait déjà indiqué que la sécurisation est un travail de militaires. Par le passé, ces groupes d’auto-défense ont créé plus tard beaucoup de problèmes avec la multiplication des factions Maï Maï qui ont plus compliqué les problèmes, au lieu de les résoudre.

Sur cette même question, son homologue militaire, le colonel Félix Prosper Basse, a plutôt proposer la création des groupes d’alerte précoce afin de permettre aux troupes de la paix et les FARDC de se projeter immédiatement sur le terrain en cas de problème.

La situation sécuritaire demeurant extrêmement préoccupante et tendue au Nord-Kivu, il importe de renouer rapidement la collaboration entre les commandements des casques bleus et des FARDC. Ensemble, ils pourront effectivement organiser des opérations de bouclage et de ratissage avec détermination dans la région, dans le but d’identifier et d’appréhender les coupables, mais aussi, de dominer le terrain, de rassurer et de protéger les populations civiles.

Tshieke Bukasa

 

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