Après le « non » de Kengo à la révision de la constitution suivi de celui des évêques, les calculs politiques se multiplient au sein de la majorité présidentielle pour faire avaler la pipule aux Congolais. Comment ? C’est pour répondre à cette question que les ténors de la majorité présidentielle se sont encore retrouvés hier mardi 7 octobre 2014 à la ferme présidentielle de Kingakati autour du président Joseph Kabila, ont confié des sources dignes de foi. Après avoir cerné le contour de plusieurs questions d’actualité du pays, Joseph Kabila a insisté sur la nécessité de renforcement de la cohésion au sein de la majorité.
Une cohésion laminée à ce jour par les menaces de Léon Kengo qui s’oppose à la révision constitutionnelle et avec lui, tous ceux qui espéraient obtenir des postes au Gouvernement de cohésion nationale disparu.
La question de la révision constitutionnelle a dominé les échanges de Kingakati, ont fait savoir certaines indiscrétions à La Référence Plus.
Dieu étant devenu congolais, c’est avec lui et pour lui qu’il faut construire la nouvelle constitution à l’instar de celle des Etats-Unis d’Amérique initié par Abraham Lincoln.
L’argument est défendu par le très inspiré Théodore Mugalu, Chef de la Maison civile du Chef de l’Etat, pour justifier la « fabrication » d’une nouvelle constitution en RDC.
La mobilisation a déjà commencé avec le PPRD, le parti présidentiel, et centre son message sur les principes de Dieu et les idéaux des pères de l’indépendance Kimbangu, Malula et Lumumba.
Selon des sources concordantes, l’argument de Théodore Mugalu a été unanimement accueilli par les caciques de la majorité présidentielle réunis hier à Kingakati.
Contrairement à la position du président du Sénat Kengo qui a pété les plombs le 15 septembre dernier en s’opposant à toute initiative de révision constitutionnelle, la majorité présidentielle préfèrent aller jusqu’au bout de sa logique. L’option levée est d’aller au référendum pour permettre au peuple de se prononcer sur l’opportunité ou non d’avoir une nouvelle constitution. Ce qui confirme les propos de Lambert Mende, la semaine dernière quand il soutenait que les évêques ne doivent pas se substituer à la place du peuple congolais.
Les congolais qui attendent les élections locales, municipales et urbaines accepteront-ils d’aller d’abord au référendum pour réviser la constitution ? Difficile de le dire pour le moment.
Mais à en croire certaines indiscrétions de Kingakati, le PPRD entend distribuer les cartes avec d’autres forces politiques et sociales pour y parvenir. Comme le président Kabila a décidé de maintenir Matata à la primature, Léon Kengo serait frustré et avec lui ses 13 alliés ministrables au futur gouvernement de cohésion nationale. Face au rejet de Kengo, la majorité présidentielle entend s’assumer et consommer pleinement son pouvoir jusqu’à la fin du mandat, renseignent nos sources.
Les postes destinés aux opposants seraient dans ce cas redistribés aux ténors de la majorité en vue de consolider la cohésion au sein de la plateforme.
Entre temps, il faut rappeler que la question de la révision constitutionnelle est déjà inscrite à l’ordre du jour de la session de septembre 2014 en cours à l’Assemblée nationale. Mais le calendrier des matières de la chambre basse prévoir l’examen du projet de loi portant révision de certaines dispositions de la Constitution en vigueur. Celle-ci verrouille la révision de certaines matières au cœur des enjeux de fin mandat présidentiel. Est-ce pour cela que le chef de la Maison civile du Chef de l’Etat préfère parler d’une nouvelle constitution ? On le saura dans un proche avenir.
Martinez Ngyaluka