Rififi à l'opposition : L'avenir de Lamuka, après les défections de V. Kamerhe et F. Tshisekedi, sera débattu ce jeudi à Bruxelles

Jeudi 15 novembre 2018 - 15:54
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C'est en principe à l'issue de la réunion d'une partie de l'opposition ce jeudi 15 novembre à Bruxelles que l'on saura le sort de la nouvelle plateforme politique Lamuka après les défections de Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, pour protester contre la désignation de Martin Fayulu comme candidat commun de l'opposition.

Des 7 leaders de l'opposition qui ont participé au conclave de Genève, il n'en reste que 5 : Jean Pierre Bemba, Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Adolphe Muzito et Freddy Matungulu.

Quelle sera leur nouvelle stratégie après les départs tonitruants des présidents de l'UDPS et de l'UNC ?
Vont-ils continuer à soutenir Martin Fayulu comme si rien ne s'était passé ?
Ou vont-ils prendre acte de la nouvelle donne et requalifier leur stratégie ?

C'est au sein de la plateforme politique pilotée par Katumbi, Ensemble pour le changement du Congo, que le feu couve. Plusieurs cadres ne sont pas prêts à soutenir l'éphemère candidat de l'opposition et l'ont fait savoir.
Dès lors, de l'issue de la réunion de ce jeudi, dépendra la cohésion de Ensemble.
Moïse Katumbi arrivera-t-il à faire adouber Fayulu à tous les cadres de sa plateforme ?

Ce problème ne se pose pas vraiment avec Jean Pierre Bemba. Son parti politique, Le MLC, est plus ou moins homogène, ce qui permettra de faire avaler la pilule à ses cadres et militants.

Chez l'ex Premier ministre Muzito, c'est pas non plus la sérénité.
Certains cadres de Nouvel Élan, plateforme politique qu'il l'a porté à la présidentielle avant son invalidation à la présidentielle par la CENI, protestent après le dévoilement du secret de vote de Genève.
Certains membres de Nouvel Élan affirment que leur mandat a été violé.
Les tensions sont donc perceptibles au sein de différentes structures de Lamuka.

Les enjeux de la réunion de Bruxelles des 5 leaders de l'opposition sont donc importants.

Vraisemblablement, ils ne vont rien changer à leurs plans car le divorce est consommé avec Kamerhe et Tshisekedi.

Fayulu va donc porter leur combat de requalification du processus électoral et politique en cours en RDC et qu'on peut résumer en 4 points :

1. Boycott des élections générales du 23 décembre prochain à cause du manque de transparence (machine à voter), de crédibilité (8 millions des électeurs sans empreintes digitales appelés fictifs) et d'inclusivité (absence de Katumbi et Bemba) du processus électoral.
Mais la participation aux élections n'a pas été définitivement écartée.

2. Transition de deux ans à l'issue de laquelle de nouvelles élections cette fois-ci libres et inclusives seront organisées,

3. Partage des postes ou des responsabilités pendant cette période transitoire,

4. Décrispation politique.

Pour rappel, 7 leaders de l'opposition s'étaient réunion à Genève du 9 au 11 novembre sous la facilitation de la Fondation Koffi Anan afin de désigner un candidat commun de l'opposition.
À l'issue de ce conclave, Martin Fayulu fut élu à la surprise générale.
Ayant un temps accepté ce résultat, les deux poids lourds de l'opposition encore en lice dans la course présidentielle, ont vite renié leurs signatures évoquant la pression de leurs bases respectives et la violation du mode de désignation du candidat unique tel que prévu dans le document signé en Afrique du Sud.

S.M.