Les experts de deux Congo se retrouvent ce mardi 23 septembre à Kinshasa en vue de la relance du commerce transfrontalier entre Kinshasa et Brazzaville qui, il est vrai, a commencé à manquer de tout. La rencontre des experts de Kinshasa est la conséquence de la dernière rencontre entre Sassou Nguesso et Joseph Kabila.
Chargé par la CEEAC, Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale de diriger le pont route-rail devant relier Brazzaville à Kinshasa puis Kinshasa à Ilebo, Denis Sassou, a récemment effectué le déplacement de la capitale de la RDC. Sassou a tout à gagner. Tout naturel, il joue à l’apaisement après le pogrom que les Zaïrois, les ressortissants de la RDC, comme on les appelle toujours de l’autre rive du fleuve du Congo, ont subi, il y a peu.
Dès 2015, le PAPN, le terminal à conteneurs du port autonome de Pointe-Noire pourra traiter près de 650 000 conteneurs par an. L’objectif est de franchir à terme la barre symbolique de 1 million de conteneurs. Le Congo tient donc à se renforcer comme la voie de transit privilégiée, obligée entre ses voisins enclavés d’Afrique centrale et le golfe de Guinée… Mais pour mériter son titre de pays de transit, il reste au Congo à réaliser une connexion digne de ce nom avec le grand voisin qu’est la RD Congo. Le cabinet de consulting français EGIS a déjà rendu son étude de faisabilité sur le projet Pont route-rail, Brazzaville-Kinshasa-Ilebo, réalisée sur demande du Secrétariat général de la CEEAC, Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, à Libreville. Il est acquis que c’est à Maluku, à près de 60 km du centre-ville de Kinshasa, que sera jeté le pont devant relier par route Kinshasa et Brazzaville. A l’autre rive, à Brazzaville, le pont sera construit au niveau de l’intersection de la RN 1(Route nationale n01) et du CFCO, Chemin de fer Congo Océan, qui tous deux relient Pointe-Noire à Brazzaville où sera construit un nouveau port, un port sec de 2 000 ha, destiné à stocker des marchandises à destination de la RDC. Ce n’est plus que question de calendrier pour le début des travaux. Pas seulement. L’implication de Kinshasa compte aussi... énormément. Sans doute que Sassou a subtilement, astucieusement, fait amende honorable et obtenu la mansuétude de Kabila, mais il reste que l’opinion publique, particulièrement dans la région de Kinshasa, mettra longtemps pour oublier les dernières expulsions sauvages de Brazzaville. Aussi redoutant l’asphyxie du port de Matadi, l’élite Ne Kongo hostile au projet pont route-rail, reste sur le-qui-vive.
Pold LEVI Maweja