Samedi 12 mars 2016. 7 heures du matin. Gare centrale de Kinshasa. Le train express de la Société Commerciale de Transports et de Ports-SCTP-, s’apprête à rallier Kinshasa à Matadi, la ville portuaire du Kongo central, située à plus de 350 km. 6 voitures dont une de première classe, avec une capacité de plus au moins 328 passagers, à un coût allant de 56 000 francs congolais pour la first class à 15 000 francs pour la deuxième classe. On croirait que c’est une routine comme dans tout pays qui se respecte. Que non. Le train express Kinshasa-Matadi revient de loin. Plus de 8 ans d’inactivité a laissé des séquelles, surtout dans l’imaginaire collectif. Beaucoup des congolais l’ont oublié. Ils utilisent le bus.Le train express n’est redevenu opérationnel qu’il y a quelques 8 mois, àl’occasion des festivités du 30 juin de l’année dernière qui ont eu lieu à Matadi etprésidées par Joseph Kabilalui-mêmePourtant, comme le dit Florent Ibenge, sélectionneur des Léopards, qui fait partie des passagers, voyager avec le train est plus sûr en terme d’accident, moins fatiguant et plus confortable.Et du confort, ce qu’il faut souligner, c’est la qualité du service à bord, surtout en first classe, qui a à sa disposition un restaurant avec une cuisine embarquée, un bar climatisé.La preuve : de plus en plus de touristes d’origine étrangère sont aperçus à bord de ce train. Durée du voyage : 7 à 8 heures maximums. Ce qui est raisonnable au regard de la vétusté du réseau ferroviaire qui date déjà d’assez longtemps. Le transport par train est une nécessité impérieuse pour arriver à créer une compétitivité dans le secteur de transport des marchandises. Car, selon Hyacinthe Dzogolo, directeur Chemins de fer de la SCTP, en remettant sur le rail le train express, sa société vise à s’occuper et à relancer de façon percutante le train marchandise et le train populaire à bas coût, Kibola bola.Ce qui aura un effet sur les populations riveraines du rail, qui peuvent écouler leurs produits vivriers auprès des voyageurs à bord de ce train comme au beau vieux temps. A terme, ceux qui gèrent cette entreprise comptent lancer une autre rotation mercredi-jeudi, hormis l’actuelle samedi-dimanche. A l’occasion, KimbembeMazunga, directeur général de la SCTP parle de l’arrivée prochaine des voitures neuves commandées de la Chine pour moderniser davantage ce secteur de son entreprise.
Tout compte fait, le train étant un moyen de transport important dans les déplacements des populations et dans la minimisation des couts des marchandises, la RDC dans sa partie ouest a intérêt à s’en occuper sérieusement. L’explorateur anglais, Henry MortonStanley, le disait à juste titre : « sans le chemin de fer, le Congo ne vaut pas un penny ». C’est le moment pour l’ex-Onatrade donner raison à cette affirmation.
José BOOTO