Traque des responsables du coulage des recettes publiques – Détournement : agenda secret de Minaku 

Mercredi 16 mars 2016 - 11:17

Lors d’une réunion de stratégie tenue la veille de la rentrée parlementaire du 15 mars 2016, le président de l’Assemblée nationale a décidé d’encourager l’identification des auteurs des détournements récurrents des deniers publics. Décision confirmée dans son allocution de circonstance. Objectif : retisser les liens avec les compatriotes et les partenaires déçus par l’impunité et rattraper le retard enregistré dans ce secteur.

 

Chaque chose compte désormais pour aider le gouvernement à juguler la décélération du rythme de la croissance. A l’Assemblée nationale, le speaker Aubin Minaku envisage sérieusement de pousser à l’identification des responsables du coulage des recettes publiques.

 

C’est l’un des proches du président de l’Assemblée nationale qui le dit : «Les personnes impliquées dans les détournements de deniers publics vont devoir passer un mauvais temps». Jamais présente dans ce domaine, la Majorité au Pouvoir, qui entend renouer avec les compatriotes blasés de l’immobilisme face aux responsables du coulage des recettes publiques et se rattraper dans ce domaine, a peut-être décidé de rectifier le tir. L’agenda secret de Minaku, dont AfricaNews a entendu parler ces dernières heures, en dit long.

Dans son discours de rentrée le 15 mars au Palais du peuple, le président de la chambre basse du Parlement a rappelé certaines causes déjà stigmatisées à l’occasion, de ses précédentes allocutions. Entre autres, «1‘identification des responsables du coulage des recettes publiques qui se poursuit aisément au détriment du trésor public», a dit le speaker laissant deviner que le Pouvoir a quitté l’étape des complaintes et de l’inaction pour celle des actions concrètes et, éventuellement, des sanctions effectives. Dans des messages précédents, Luzolo Bambi, conseiller spécial du Chef de 1’Etat en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, a évoqué des fraudes financières évaluées à USD 15 milliards l’an. Le Premier ministre Matata Ponyo a, pour sa part, relativisé. Mais, face à la situation actuelle de l’économie nationale, Minaku a juré de relancer ce dossier sensible.

 

«... L‘économie congolaise a subi une certaine décélération du rythme de sa croissance du fait notamment d’un choc extérieur lié à la baisse des cours des matières premières», a relevé Minaku, indiquant que cette situation a entrainé, entre autres, une baisse sensible des recettes au niveau des finances publiques. Le phénomène, a-t-il ajouté, contraint le gouvernement à une gestion sur base caisse, provoque, en terme des jours d’importations, la réduction progressive de la couverture des réserves internationales et impacte négativement sur la balance commerciale.

 

Minaku a classé le coulage des recettes publiques au nombre des causes à la base des mauvaises performances actuelles de l’économie de la RD-Congo. Du coup, il a commencé à envisager la traque, pudiquement appelée identification des responsables de cette situation. Apparemment, chaque chose compte désormais et le compte à rebours est lancé.

Outre la traque des kuluna en cravate, Minaku a programmé, en vue de juguler la baisse de la croissance, la réforme de la Taxe sur la valeur ajoutée -TVA- et des remarques formulées pour l’amélioration de son rendement, jamais prises en compte malgré les limites de cette taxe sur la mobilisation des recettes et la production nationale du fait de certaines incohérences constatées.

 

Autre action envisagée: la révisitation des taux débiteurs des banques restés élevés entre 14 et 25% excluant ainsi plusieurs PME/PMI des crédits à court terme à des aux préférentiels alors que le taux directeur de la Banque centrale du Congo –BCC- reste maintenu à 2% et le taux d’inflation autour de 1%.

Par AKM