Tueries de Beni : le commando invisible toujours non identifié !

Jeudi 21 mai 2015 - 11:15

Depuis la ville de Goma où il se trouve, Joseph Gonçalves, porte-parole militaire de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation de la RDC(Monusco), a indiqué, hier mercredi 20 mai 2015, qu’au Nord-Kivu, le climat sécuritaire est dominé dans le territoire de Beni par la pression militaire exercée par l’armée congolaise, soutenue par la Force de la MONUSCO, sur les rebelles de l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF), auteurs pendant la période sous examen( jeudi 14 au mardi 19 mai) de nouvelles exactions contre les populations civiles, mais aussi par la lutte contre l’activisme d’autres groupes armés dans les différents territoires de cette province. A l’en croire, dans le territoire de Beni, la situation sécuritaire demeure fragile, suite à la récurrence des tueries systématiques des populations civiles par des éléments présumés appartenir à l’ADF.

En effet, rapporte le casque bleu, des rapports concordants ont fait état le 13 mai 2015, du massacre à la machette de 22 civils par des présumés rebelles de l’ADF dans les localités de Sabu, Makumbo (36 kilomètres au Nord de Beni) et Mapiki (37 kilomètres au Nord de Beni). Dans la nuit du 14 au 15 mai 2015, douze (12) autres individus ont été tués par des éléments supposés appartenir à l’ADF dans la région de Pasisi, située sur l’axe Beni-Mangina, à approximativement 12 kilomètres à l’Est de Mangina. « Ces incidents liés aux récentes tueries des populations civiles dans les régions situées dans la périphérie de Beni-centre, ont provoqué une grande tension dans la zone et entraîné l’afflux de nombreux déplacés des villages environnants vers Beni», a fait noter le commandant Gonçalves.

Au chapitre de bilan, il a déclaré que 2 rebelles de l’ADF ont récemment été tués au cours d’accrochages avec les troupes de l’armée gouvernementale, notamment dans la région située à l’Ouest de Mavivi, et 3 autres capturés.1 arme AK-47 a aussi été récupérée. « La Force de la MONUSCO a également, en soutien aux FARDC, déployé des patrouilles de combat dans la région et positionne d’autres troupes d’intervention rapide dans la localité de Mbau, située près de Beni, dans le but de prévenir des infiltrations d’éléments de l’ADF dans cette agglomération », a-t-il martelé.

Interrogé cependant sur la véritable identité des auteurs de ces massacres, le porte-parole civil de la Monusco, Prosper Félix Basse, a clairement répondu que l’identification jusqu’à ce jour n’est pas confirmée. « C’est ainsi que nous avons toujours dit, au cours de nos conférences de presse, ‘présumés ADF’. Mais nous déployons des efforts afin de connaitre les auteurs de ces massacres innommables… », a-t-il complété.

Il convient de noter que des manifestations de protestation contre la persistance des violences à l’endroit des populations civiles dans ce territoire, ont également été organisées dans la région de Beni. En guise de solidarité et de compassion, l’opposition politique a organisé, hier mercredi 20 mai, une journée de deuil à Goma, en mémoire des civils tués depuis octobre dernier dans le territoire de Beni. Elle a dressé une chapelle ardente au centre-ville de Goma, où les habitants se sont recueillis toute la journée. Une foule nombreuse composée de sympathisants ou non des partis de l’opposition est venue se recueillir sur cette place mortuaire. «Nous voulons exprimer notre compassion. Le peuple congolais a résisté contre le M23 en 2012 et contre Laurent Nkunda. Nous ne voulons plus que le gouvernement nous pousse à une énième résistance populaire», a expliqué le point focal-adjoint de la coalition de l’opposition politique à Goma, Jean Baptiste Muhindo Kasekwa.

Notons que la situation sécuritaire dans cette partie du Nord-Kivu, quoique tendue, demeure cependant sous le contrôle effectif des Forces onusiennes et congolaises.

Tshamala Atina & Clément Kabobo( stagiaires IFASIC)

 

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