UN RÉSEAU OUEST-AFRICAIN DE TRAFIC D’IVOIRE DÉMANTELÉ À KINSHASA /RDC

Jeudi 21 avril 2016 - 05:52
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Kinshasa, RDC (19 avril 2016) Une deuxième vague d’arrestation opérée par les autorités de la RDC, a permis de démanteler un important réseau Ouest-Africain de trafic d’ivoire à Kinshasa. Ces résultats encourageants ont été obtenus grâce au programme d’application de la loi soutenu par le WWF / TRAFFIC et ses partenaires locaux.

La saisie d’une cinquantaine de Kg d’ivoire (ivoire brut et frais de récent braconnage) a été opérée le 16/03/2016 à Kinshasa (RDC), et dans sa suite, l’arrestation de deux trafiquants d’ivoire qui étaient suivis depuis un certain temps par les membres des équipes de mise en œuvre du programme d’application de la loi. Le stock saisi et les personnes arrêtées sont entre les mains des autorités policières. Ce travail est financé par l’Agence américaine pour le développement international (USAID) et mis en œuvre par WWF-RDC en partenariat avec des ONGs nationales spécialisées, ICCN, ainsi que des réseaux d’application de la loi comme le réseau de surveillance du commerce de la faune.
" Le WWF félicite le gouvernement de la RDC et l’encourage à poursuivre ses efforts dans la lutte contre le trafic d’ivoire ainsi que la collaboration qu’il apporte dans la mise en œuvre du programme d’application de la loi " a déclaré Bruno Perodeau, Directeur de la conservation du WWF RDC. "La RDC à travers ses différentes structures tels que la police, l’ICCN et tant d’autres sont nos premiers partenaires dans la mise en œuvre de nos projets. C’est grâce à leur étroite collaboration que nous arriverons à de meilleurs résultats. Le programme d’application de la loi est bel et bien implémenté et ces résultats prouvent que dans un avenir proche, nous arriverons à dissuader les braconniers d’éléphants en RDC ".
Dans les années 1970, la population d’éléphants dans les parcs de la RDC était estimée à plus de 200.000. Aujourd’hui le nombre d’éléphant a été divisé par 15 et certains animaux tel que le rhinocéros ont entièrement disparu. La RDC est devenu la plaque tournante du commerce d’ivoire ; de la Tanzanie à l’est jusqu’au Mali à l’ouest, la situation est très préoccupante pour les éléphants d’Afrique. On estime que quelques 20.000 d’entre eux ont été tués l’an dernier à travers l’Afrique pour leur ivoire. En Chine, à l’autre extrémité d’une chaîne d’approvisionnement clandestine contrôlée par des mafias internationales, la défense d’éléphant brute se négocie à près de mille euros le kilo. (AFP)
" La RDC est depuis plusieurs années indexée par la communauté internationale comme faisant partie des pays où se posent beaucoup de problèmes de braconnage et de trafic illicite d’ivoire. La saisie opérée ce 16 mars 2016 ainsi que l’arrestation de deux trafiquants sont des signaux forts du Gouvernement de la RD Congo à vouloir éradiquer la criminalité faunique sous toutes ses formes et à respecter ses engagements internationaux dont ceux pris au titre de son Plan d’action national sur l’ivoire (PANI). Nous profitons de l’occasion pour remercier tous nos partenaires nationaux et internationaux qui nous appuient dans ce grand combat.", a déclaré Frédéric Djengo, Directeur de la Conservation de la nature au Ministère de l’Environnement, conservation de la nature et développement durable et Organe de gestion CITES RDC.
En tant que pays prioritaire dans la lutte contre le trafic illégal d’ivoire, la RDC a été priée de fournir en juillet 2014 un Plan d’action national sur l’ivoire (PANI) par le Comité permanent de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). En mars dernier, le Secrétariat de la CITES avait recommandé que les pays membres suspendent le commerce des spécimens d’espèces figurant sur la liste CITES avec la RDC parce qu’elle n’avait pas finalisé son PANI dans les délais convenus.
Face à la menace de sanctions, la RDC a commencé à agir, en procédant à la mise en œuvre de son plan et maintenant elle est en train d’aider à réprimer les réseaux de trafic d’ivoire. Ceci nous montre qu’une action forte et décisive de la CITES peut amener à des résultats de conservation à impacts réels sur le terrain.
"Le taux de criminalité faunique est assez élevé en RDC. Pour y répondre, il faut des actions d’envergure à l’instar des opérations lancées durant le premier trimestre de 2016 dont la dernière en date du 16 mars 2016. Avec une dizaine de personnes arrêtées et plus de 80 kilos d’ivoire saisis au cours de ces opérations, les autorités congolaises prouvent leur détermination à stopper l’hémorragie causée par les criminels de la faune. Avec ces actions d’envergure, la société civile, félicite les autorités gouvernementales et les assure de son appui tout en espérant que cela serve d’exemple aux autres criminels fauniques "a déclaré, Mme Nancy SHABANI gestionnaire d’une ONG partenaire local du WWF- RDC dans la lutte contre la criminalité faunique et représentante de la société civile.
Conformément à la loi congolaise de 2014 sur la faune en RDC, toute personne reconnue coupable d’avoir tué, blessé, capturé ou encore en possession d’un animal entièrement protégé, y compris l’éléphant, encourt une peine de prison d’un à dix ans et/ou une peine d’amende de 5 à 10 millions de francs congolais (5.500 à 11.000 dollars américains). Le trafic international impliquant des espèces intégralement protégées, tel que le trafic illégal d’ivoire est puni encore plus sévèrement de cinq à dix ans de prison et/ou d’une amende de 25 à 100 millions de francs congolais (27.000 à 110.000 dollars américains).

WWF/RDC