Mme Soki Fwani, promotrice du complexe scolaire Monano I, au quartier Kingabwa, dans la commune de Limete, est attraite devant le tribunal de grande instance de Matete pour trois chefs d’accusations : extorsion de signature, diffamation et de faux et usage faux. Accusation faite par Lukoki Kisangala et rejetées par Soki Fwani qui estime que Lukoki s’est rendu coupable de détournement des frais scolaires. C’est ce qui ressort de l’audience publique sous le RP 4415 qui s’est tenue le lundi 6 avril 2015.
Représenté par son conseil, Lukoki Kisangala ancien directeur au sein du complexe scolaire Monano 1 a soutenu avoir été engagé dans cette école le 6 septembre 1988. Après 25 ans de prestation, en date du 29 juillet 2013 il est surpris par une note de service lui demandant de signer une décharge l’obligeant de reconnaître avoir détourné de l’argent de l’école en connivence avec le percepteur. S’il ne signe pas cette décharge, il va perdre son poste de travail. Face à cette contrainte, il a reconnu les faits malgré lui. Contre toute attente, alors qu’il a fait la volonté de son employeur, il a été surpris quelques jours plus tard par une note de fin de service.
Poursuivant sa présentation des faits, l’ancien directeur Lukoki Kisangala a soutenu que les faits lui reprochés étaient contraires à la réalité car, le percepteur a un chef direct qui est le directeur financier. La promotrice s’est illustrée par l’utilisation de cette décharge signée sous contrainte pour démontrer qu’elle avait affaire à un détourneur. Aussi, lors du paiement de son décompte final, il a été fait mention qu’il avait travaillé pendant 23 ans et non 25 ans. A cela s’ajoute aussi l’inscription, dans le décompte final, de cinq enfants au lieu de sept comme repris dans le contrat de travail.
Pour sa part, la promotrice Soki Fwani, assistée par son conseil, a présenté une autre version des faits. Elle a affirmé l’école avait constaté des anomalies en ce qui concerne le paiement des frais scolaires. Après enquête, il a été établi que les listes financières des élèves ainsi que le disque dur n’étaient conformes à la réalité. A la suite d’une insistance, le percepteur a confirmé que cette manigance était commanditée par Lukoki. Après avoir réussi à dissiper des sommes d’argent, les deux se partageaient le butin. C’est comme cela que la commission d’enquête a pu déceler le réseau mafieux.
Pour ce qui est des infractions mises à sa charge, la promotrice Soki Fwani a estimé qu’il n’y a pas extorsion. Elle n’a pas jamais menacé son ancien directeur. L’école a placé son ancien directeur devant un choix. Un règlement à l’amiable ou un procès pour détournement. Ceci ne peut pas constituer. Car, lorsqu’une personne ne verse pas l’argent destiné à la caisse de l’école, elle ne peut qu’être qualifiée de détourneur.
Quant au faux et usage de faux en ce qui concerne le calcul de son décompte final sur le nombre d’années de prestation ainsi que le nombre de ses enfants, c’est conforme au bulletin de paie. Si Lukoki trouve que cela ne reflète pas la réalité, il aurait dû utiliser des voies de recours comme le lui reconnait la loi car, s’il y a des enfants majeurs, c’est à lui de les déclarer et prouver que ces derniers poursuivent encore des études.
Yves Kadima