Vingt-huit jours après la fin de l’ultimatum contre les FDLR : La Rd Congo lance enfin l’opération « Sukola 2 »

Vendredi 30 janvier 2015 - 08:17

Dans la province du Nord-Kivu, l’opération « Sukola 2 », pour traquer ceux d’entre eux qui ont refusé de se rendre volontairement
*Le chef de la Monusco qui salue l’annonce du lancement des opérations militaires de traque contre les FDLR par le Gouvernement congolais, soutient pleinement les FARDC, tant sur le plan opérationnel que logistique. Il précise que seuls les combattants seront visés dans ces opérations et que son institution ne ménagera aucun effort pour protéger les populations civiles
« Tôt ou tard, le soleil finit toujours par se lever », indique un adage populaire qui s’applique en ce moment où le Gouvernement de la République a décidé de lancer les opérations de traque contre des rebelles rwandais des FDLR. Ceci, lorsqu’on sait qu’il y a vingt-huit jours, soit du 02 au 29 janvier, depuis la fin de l’ultimatum de la SADC et de la CIRGL demandant à ces terroristes rwandais de déposer volontairement les armes. A cet effet, la seule option qui restait en vigueur était la traque, mais tout en prenant des mesures qui s’imposent afin que la population civile soit toujours protégée.
Mais entre-temps, des pressions ont été exercées à l’endroit des autorités du pays, comme si elles avaient un intérêt quelconque et particulier dans la pérennisation de ces rebelles sur le territoire congolais. De l’autre côté, un doute méthodique était perceptible dans le chef de certains congolais qui en avaient marre des tueries et autres crimes contre l’humanité dont ces rebelles hutus s’étaient rendus coupables.
Le message clair de Didier Etumba
Le Lieutenant général Didier Etumba Longila, chef d’Etat Major Général des FARDC s’est montré plus déterminé à traquer ces forces négatives, afin d’écarter cette importante menace qui pèse non seulement sur la population, mais aussi sur la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs. C’est ainsi que lors d’un point de presse organisé à cet effet à Beni, dans la province du Nord-Kivu, a indiqué que les FDLR doivent disparaître. « Nous les combattrons jusqu’à ce qu’il n’y aura plus des FDLR chez nous », dit-il, avant d’informer l’opinion que le Gouvernement de la République y mettra le paquet.
A la même occasion, il a rappelé que ces rebelles rwandais étaient assez nombreux. Il y a sept ans, ils étaient évalués à 7.500 combattants. Aujourd’hui ils ne sont plus que 1.400, à en croire toutes les sources fiables. Il a expliqué que la communauté internationale (SADC et CIRGL) avait donné un ultimatum à ces terroristes pour qu’ils déposent les armes le 2 janvier 2015 au plus tard. Contre toute attente, ils ne se sont exprimés que timidement, avec à peine 28% de ce qu’on attendait d’eux comme désarmement volontaire.
« Nous passons donc à une autre vitesse de ce qui reste encore dans nos forêts, dans nos montagnes en train de poser des actes terroristes contre nos populations », soulignent-t-il, tout en insistant que les gens oublient vite que la première victime des actions terroristes des FDLR n’est autre que la Rd Congo, ainsi que la population, qui elle, est la victime directe. 
Parlant de l’anéantissement des rebelles ougandais de l’ADF en territoire de Beni, le numéro 1 des FARDC a laissé entendre que la capacité de l’ennemi a été sensiblement réduite et n’est évaluée présentement qu’à 20 % de leur force d’antan.
Kobler salue l’annonce du lancement des opérations militaires contre les FDLR
« Je salue l’annonce du lancement des opérations militaires contre les FDLR par le Gouvernement congolais. La MONUSCO soutient pleinement les FARDC, tant sur le plan opérationnel que logistique », a déclaré Martin Kobler, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC.
Le Gouvernement et les Etats de la région avaient fixé le 2 janvier comme échéance pour désarmer complètement faute de quoi, les FDLR seraient neutralisées par la force. Le Gouvernement ainsi que la communauté internationale ont jugé que le processus de désarmement volontaire des FDLR a échoué. « Seuls les combattants seront visés dans ces opérations. Nous ne ménagerons aucun effort pour protéger les populations civiles », a conclu Martin Kobler.
Il sied de souligner que le Chef d’état-major des FARDC, le Général Etumba, a annoncé hier jeudi 29 janvier 2015 à Beni le lancement des opérations contre les FDLR dans une conférence de presse en présence du Commandant de la Force de la MONUSCO, le Général Dos Santos Cruz. Avant la réunion, le Chef de la MONUSCO, Martin Kobler, s’est entretenu avec le Général Etumba pour finaliser les détails de la coopération entre les FARDC et la MONUSCO.
Même si c’est une opération congolaise, la communauté internationale à travers la MONUSCO approuve son soutien indéfectible à l’opération contre les FDLR visant à stabiliser la région des Grands Lacs. Selon Martin Kobler, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en RD Congo, aucune décision d’où qu’elle proviendrait ne pourra détourner l’attention des Nations Unies sur les FDLR aux cotés des FARDC, contrairement à certaines rumeurs d’un quelconque désistement des tanzaniens et sud africains de la Brigade d’intervention.

(L’Avenir)