Viol : nouveau fonds de commerce à Kinshasa !

Mardi 24 mars 2015 - 10:26

Infraction sévèrement sanctionnée par la loi, le viol est en passe d’être banalisée en République Démocratique du Congo, et plus précisément à Kinshasa.
Certains compatriotes en ont fait un véritable fonds de commerce, une escroquerie organisée et presqu’institutionnalisée.
D’autres, par contre, y recourent pour régler leurs comptes à leurs adversaires : les humilier, les disqualifier, et les envoyer en prison.

Viol comme fonds de commerce

A Kinshasa, il n’est plus aisé de poser des actes de générosité envers les femmes et jeunes filles, et surtout les mineures. Il est même déconseillé d’assister financièrement une dame, une jeune fille et surtout une mineure en quête d’un moyen de transport pour rentrer chez elle ou d’une boisson pour étancher la soif. Il est également déconseillé de les prendre à bord de sa voiture, au risque de se créer inutilement des ennuis judiciaire ou encore de se faire escroquer de la plus belle manière. Elles sont devenues tellement vicieuses qu’elles peuvent vous humilier, vous ruiner en un clin d’œil, à défaut de vous envoyer en prison.

Un jeune cadre d’une grande entreprise publique de la place l’avait appris à ses dépens. Regagnant son domicile de Kitambo, à bord de sa voiture de service, il y embarquera innocemment, à l’arrêt Batetela, une jeune demoiselle qui faisait l’autostop sous un soleil de plomb.

A sa descente à Kitembo-Magasin, la jeune panthère sortira ses griffes pour exiger à son bienfaiteur une bagatelle somme de trois cents dollars américains, sous prétexte qu’il l’aurait violée depuis le matin. Et pour contraindre son hôte circonstanciel à s’exécuter, la jeune prostituée s’est mise à crier à gorge déployée en vue d’attirer l’attention des passants. Pour son honneur, le jeune cadre avait dû sortir son porte-monnaie pour régler la note d’une consommation imaginaire.

Un prêtre catholique a failli, dernièrement, en faire les frais. En route pour le Centre interdiocésain à Gombe, le prélat catholique a connu une crevaison à la Place de la Gare (Gare Centrale). Alors qu’il s’attelait .à réparer son pneu, une jeune prostituée qui rôdait dans les parages n’a pas laissé échapper cette occasion en or. « S’il vous plaît, Monsieur, aborda-t-elle le prêtre en tenue ordinaire, j’ai besoin d’un renseignement ». Ce dernier, très préoccupé par la réparation du pneu de sa voiture, a d’abord refusé de l’écouter. Mais, comme la demoiselle insistait, le serviteur de Dieu lui a, alors, demandé de quoi il s’agissait. Et contre toute attente, elle a exigé à l’homme de Dieu la somme de cent (100) dollars pour l’avoir violée toute la nuit. Et sans attendre, elle s’est mise à crier haut et fort.

Profitant de l’arrivée massive de la population de la Tshangu (Est de la capitale) que le train urbain de Masina venait de déverser, la vipère s’est offerte en spectacle, en créant ainsi un véritable scandale. Très gêné par des cris et surtout l’affluence des passants, le prélat catholique l’a appelé et, après lui avoir posé la question pour la dernière fois sur la véracité de ses affirmations, il a sorti un billet de 100 dollars, ainsi que son chapelet qu’il a placé au-dessus du billet de banque et fait une brève prière : « Si réellement je t’ai violée toute la nuit comme tu l’affirme, mademoiselle, que le Seigneur Dieu que je sers depuis plusieurs années me punisse et te rendre justice ». Et puis, il a tendu le billet à la vipère. « Oh, non, il n’est pas question de prière, lâchera-t-elle avant de se rebiffer, s’il en est ainsi, je ne prends plus cet argent, puisque vous avez fait des incantations ».

Un vaste réseau d’escroquerie

D’après une « tshele » qui s’est confiée au quotidien de l’avenue Lukusa, étant donné que le commerce du sexe n’est plus du tout florissant, les prostituées se tournent maintenant vers le nouveau phénomène en vogue actuellement et qui rapporte gros, à savoir le viol. Pour gagner le pari, elles opérèrent en étroite collaboration avec des agents de l’ordre véreux. Pour réussir leurs coups fourrés, ils se sont répartis les taches de la manière suivante : les prostituées jouent le rôle de chiennes de chasse ; tandis que ces agents véreux de l’ordre se chargent généralement de la dissuasion des victimes, c’est-à-dire les amener la victime accepter une solution à l’amiable, en déboursant une somme d’argent. En cas de résistance ou de refus, ils recourent à la méthode forte, à savoir l’intimidation, la brutalité et l’emprisonnement arbitraire sous le fallacieux prétexte de viol.

Ainsi, lorsqu’elle se retrouve avec un client dans une chambre d’hôtel ou dans un endroit isolé, la panthère envoie à ses complices un SMS qui leur permet de les situer. Un membre de la bande se fait passer alors pour le mari de la jeune fille et le tour est joué (viol d’une femme mariée). De même, si elle se retrouve à bord d’une voiture, elle envoie à ses complices un SMS en indiquant l’itinéraire et la place où elle va déclencher l’opération. Et, c’est ce qui explique l’intervention rapide des agents de l’ordre à chaque incident.

Affaire Daniel : quand une escroquerie tourne au drame

Il y a près de deux semaines à Masina, une bailleresse a accusé le fils de son locataire de 24 ans, du prénom de Daniel, d’avoir abusé, de ses deux fillettes de moins de 10 ans. Elle saisit alors un magistrat du TGI/Gombe. Ce dernier émet immédiatement un mandat d’arrêt de ce présumé violeur. Les policiers effectuent alors une descente sur terrain, cueillent le jeune Daniel et le passent copieusement à tabac. De Masina au cachot de TGI/Gombe, le pauvre Daniel se retrouvera dans un piteux état de vers la prison de Makala. Comme le malheur n’arrive jamais seul, un troisième grief s’ajoutera au dossier du jeune homme, à savoir le viol d’un garçon de 12 ans, fils d’un autre colocataire.

Au regard de la dégradation continue de son état de santé, Daniel sera transféré en urgence au Sanatorium de Makala où il n’a pas pu survivre a ses coups et blessures. Au même moment, la justice l’a blanchi et acquitté.

Règlement des comptes

La loi sur le viol a été prise dans le seul but de protéger les femmes, les jeunes, filles et surtout les mineures.
Mais, à ce jour, le constat est amer, très amer. Certains opérateurs politiques, culturels et socio-économiques se servent du viol pour régler des comptes à leurs adversaires, à leurs concurrents, ou à leurs collaborateurs.

A l’heure actuelle, le monde culturel avec les artistes comédiens semblent damer les pions aux opérateurs politiques. Après Fiston Mefinga alias Saï, qui vient de passer deux longs mois à la prison de Makala, deux autres artistes comédiens vont bientôt y prendre le relais pour viol sur mineure. Un mandat d’arrêt est même déjà signé pour l’un des deux futurs pensionnaires de Makala. La guerre serait presque déclarée non seulement entre les artistes comédiens, mais aussi entre leurs différentes associations.

Moralité

« La bonté de la perdrix prévient un proverbe africain, lui a fait tordre le cou ». A quoi bon poser un acte de charité, un acte de générosité envers quelqu’un, si cela peut se retourner contre soi ? Et Dieu seul connaît le nombre des victimes, nationaux comme expatriés, victimes de vrai-faux viol.
Par ailleurs, il s’avère urgent que l’organe de la loi puisse prévoir des sanctions à l’encontre de ces filles de Belzébuth qui s’adonnent à cœur joie à cette sale besogne, ternissant gratuitement la réputation des responsables de famille. Que la justice congolaise ne s’arrête plus seulement à innocenter, à acquitter l’auteur présumé d’un viol. Mais, qu’elle poursuive la victime supposée et tous ses complices dont les tireurs des ficelles, ainsi que les faux témoins à charge, pour imputations dommageables.

Par Michel LUKA

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