La voie de la raison

Vendredi 26 septembre 2014 - 12:15

Le processus électoral en cours en RDC ne rassure personne. Aussi bien au pays qu’à l’extérieur. Pomme de discorde, le calendrier électoral rendu public par la CENI (Commission électorale nationale indépendante). De l’avis de tous les observateurs, si les dissensions actuelles persistent elles pourraient conduire à une impasse politique. 

Tout est parti de la publication de la feuille de route de la CENI qui s’étalait jusqu’au-delà de 2017. Une première entorse aux prescrits de la Constitution actuelle. La deuxième, la CENI a considéré comme acquise sa proposition de changement de mode de scrutin pour les élections des gouverneurs et des députés provinciaux. Lorsque certains leaders de l’Opposition avaient, à l’époque, désapprouvé aussi bien la démarche que l’option levée par la CENI, M. l’Abbé président avait durci le ton en faisant savoir qu’en sa qualité de responsable numéro 1 du pouvoir organisateur des élections en RDC, il n’entendait revoir sa copie.

Le brouillard au-dessus de la RDC s’est épaissi davantage quand le débat sur la révision de la Constitution a été transporté sur la place publique.  Depuis, l’escalade verbale entre les révisionnistes et les non révisionnistes a pris les allures d’un duel au couteau. Au débat intellectuel, politique et ‘’pseudo-scientifique’’ a succédé  la profération des menaces des uns à l’endroit des autres. Les uns, parce qu’ils tiennent à conserver le pouvoir, les autres, parce qu’ils espèrent l’alternance politique à l’horizon 2016.

Les positions de deux camps sont tellement tranchées que les partenaires se mettent à craindre le pire. Ils redoutent qu’une étincelle vienne remettre en cause tout ce qui a été construit sur fond de sacrifices consentis autant par les Congolais eux-mêmes que par la communauté internationale pour voir le processus démocratique se mettre en route et donner lieu à deux premières expériences électorales à suffrages universels ; en 2006 et 2011. Les deux rendez-vous ayant laissé un arrière-goût amer, les ratés reviennent de temps à temps à la surface et secouent les fondations de la jeune démocratie.

L’Union européenne, à la suite des Etats-Unis,  ne voudraient pas voir la RDC sombrer alors qu’il est encore possible de sauvegarder ce navire en dérive d’un éventuel naufrage. Elle a invité toutes les parties en présence à un dialogue franc sur la séquence des élections et du changement de mode de scrutin la publication ; ensuite elle exige  de la CENI un calendrier électoral complet, consensuel et assorti d’un budget détaillé afin de permettre aux bailleurs de fonds d’aider à l’organisation des élections.