Vols de voiturettes « ketches » à Kinshasa, Matadi et Boma : la PCR devrait disposer d’un fichier central

Lundi 18 avril 2016 - 10:57

Kinshasa, Matadi et Boma, trois villes, considérées comme les plaques tournantes des vols de voiturettes surnommées «  ketches», peuplées par des bandes de malfaiteurs, focalisent l’attention des enquêteurs des unités de la police. Ces malfrats opèrent en toute impunité aussi bien dans la capitale congolaise que dans les deux villes de la province du Kongo central.

Ces délinquants regroupés autour des chefs qui en assurent le commandement, ont des modes opératoires presqu’identiques. Les uns recourent aux clés passe-partout, aux braquages. Un petit groupe fait usage des somnifères. Des sources concordantes signalent que pour que ces butins soient écoulés en douceur et sans traces, ces délinquants sont connectés aux réseaux de vente fréquentés par des receleurs de tous acabits. Ces derniers travailleraient en connivence avec des agents de services de contribution pour doter ces butins de nouveaux et faux documents de bord, ainsi que des plaques minéralogiques. Avec une telle organisation tentaculaire, on comprend tout de suite pourquoi la plupart de véhicules volés ne sont plus retrouvés. Ce qui donne des insomnies aux enquêteurs de la police tant à Kinshasa que dans le Kongo central.

Traqués à Matadi, on les retrouve à Kinshasa. Ce qui désoriente aussi bien les limiers de la police que les victimes. A moins d’un flair particulier, ces dernières ne reconnaîtraient pas au premier coup d’œil leurs voiturettes, même garées devant elles. Surtout, si elles ont été repeintes et dotées d’autres plaques minéralogiques.

Dans le cadre des investigations engagées pour retrouver les véhicules volés et pour donner plus de chances aux policiers, la Police de circulation routière devrait jouer un rôle majeur. Elle devrait disposer d’un fichier central pour ce genre des forfaits. La présence de ses agents sur les principales artères de ces trois villes, et aussi sur les Nationales n°1 et n°2, permet de détecter le passage des voiturettes volées.

Le contrôle des véhicules effectué à certains carrefours importants, pourrait aider à découvrir des incohérences entre les données prélevées sur les documents de bord et les numéros de série des moteurs et des châssis. Ce qui contribuerait à surprendre les malfaiteurs, la main dans le sac, avec entre leurs mains, des pièces à conviction.

La PCR serait alors bien inspirée si elle pouvait centraliser toutes les informations sur les véhicules volés et les partager avec les autres unités de la police. Un contrôle plus sévère des agents réglementant la circulation routière dans les carrefours, accélérait la traque et désarçonnerait les malfrats. Car, s’ils sont peu vigilants et exigeants lors des contrôles, ils ne détecteraient rien. La situation resterait en l’état, et l’on enregistrerait davantage des vols des voiturettes et d’autres véhicules dans ces trois villes.

Comme par le passé, les services d’enquête de la PCR devraient travailler plus étroitement et plus efficacement avec ceux de la Direction générale des impôts où sont établis souvent de faux documents de bord, échappant au contrôle des vérificateurs plus rigoureux. Cette régie financière fournirait à la police, de précieux renseignements sur toutes les opérations de changement des documents de bord, des plaques d’immatriculation ou la mutation des titres de propriété.

                                                                                                                                  J.R.T.