Interception de 25 trucks à Kasumbalesa, interdiction de sortir du pays, etc. : Moïse Katumbi dans l’œil du cyclone

Jeudi 28 janvier 2016 - 09:47

Les derniers actes dont Moïse Katumbi est victime de la part des pouvoirs publics depuis son dernier retour au pays sont éloquents. Mardi ses trucks (25) sont arrêtés au poste de Kasumbalesa. Mercredi son jet, une nouvelle fois, est interdit de se poser sur l’aéroport de la Luano, à Lubumbashi alors que l’homme s’apprêtait à aller aux soins médicaux à l’étranger après l’accident qu’il a connu la semaine passée, à Lubumbashi. Toutes ces restrictions de libertés et autres privations de droits, somme toute réitérées, sont autant d’ingrédients qui indiquent que le président du TPMazembe est dans l’œil du cyclone.

 

Aurait-on lancé une fatwa contre l’ancien gouverneur du Katanga ? En tout cas, l’on ne serait pas loin de la vérité. Entre Moïse Katumbi Chapwe et la Majorité au pouvoir, c’est le « je t’aime moi non plus”. Celle- ci ne rate aucune occasion pour chercher des poux sur la tête de celui qui fut autrefois l’un de ses piliers. Son péché, susurre-t-on dans les milieux proches du PPRD et de la Majorité présidentielle (MP), c’est d’avoir quitté le « bateau » au moment où ses anciens sociétaires avaient encore besoin de son poids, au propre comme au figuré.

 

La note s’est corsée quand Moïse Katumbi Chapwe a dit appartenir désormais à ‘Opposition. Fait qui fut attesté par son acte d’adhésion au «Forum citoyen 2016 », cette plateforme qui renferme partis et regroupements politiques, organisations de la Société civile et personnalités politiques dont la devise est l’alternance au sommet de l‘Etat en 2016. Ce credo passe par l’engagement tous azimuts à organiser es élections essentielles en 2016 en respectant les délais constitutionnels, d’une part; l‘opposition à toute tentative de modification de la Constitution, d’autre part.

 

Avec le recul, tous les observateurs sont d’avis que l’homme des penalties avait, peut-être sans le savoir, signé son arrêt de mort. Politiquement, bien sûr. Mais, l’acharnement à son encontre, assorti de restrictions de libertés et privations de droits est à craindre pour son intégrité physique. Illustration. Alors qu’il devait accompagner au Japon son club (le TP Mazembe) sacré champion de.la Caf 20l5 Moïse Katumbi n’a pas été autorisé à quitter le pays. Des raisons aussi obscures que tordues ont été invoquées par le gouvernement pour se dédouaner. L’homme a dû effectuer son déplacement d’Osaka grâce à l’implication de la FIFA (Fédération internationale de football association). Premier acte.

 

Ayant décidé de rentrer dans son pays vers la fin de l’année dernière, Moïse Katumbi a vu son jet privé être frappé d’interdiction d’atterrir à l’aéroport de la Luano, à Lubumbashi. Devant assister aux funérailles du père de Katumba Mwanke, il a du faire contre mauvaise fortune bon cœur. Il s’est résolu à utiliser une ligne aérienne étrangère pour rentrer au pays pour ne pas rater ce moment important de rendre hommage, une nouvelle fois, à un ami et frère. Deuxième acte.

 

Politique chrétien, Moïse Katumbi se convainc que seule la prière peut délivrer. Vite, il initie la prière de midi pendant trois mois en faveur du respect de la Constitution, des paix dans l’Est. L’appel reçoit un accueil favorable partout au pays. Mais, sans surprise, l’appel à la prière tombe dans un prisme déformant de la part de la MP qui s’empresse de prendre des mesures allant dans le sens d’empêcher tout rassemblement ou regroupement, quel qu’en soit le motif. Troisième acte.

 

Jeudi 21 janvier 2016, Moïse Katumbi sort de chez lui (Golf) pour aller au stade TP Mazembe (Kamalondo), où son club dispute un match. Avant d’accéder à la commune Kamalondo., sa jeep est percutée en plein flanc par un minibus venu de nulle part et qui roule à tombeau ouvert. Même s’il y a eu plus de peur que de mal, du fait qu’il n’y a pas eu mort d’homme, le choc reçu par le chairman nécessitait des soins appropriés à l‘étranger. Pour ce faire, il a fait appel à son jet pour ce déplacement. Une énième fois, son avion privé est interdit de se poser à l’aéroport de Lubumbashi.

 

Que lui reste-t-il à faire? Se débrouiller. Comment peut- on interpréter pareille attitude de la part des pouvoirs publics? Si ce n’est pas l’acharnement, encore moins le harcèlement, les juristes du pouvoir pourraient aider à trouver la terminologie qui convient le mieux dans ce cas précis. Forcer un malade à utiliser la voie routière avec cela comporte comme cahots et autres désagréments, c’est loin d’être te respect des droits de l’Homme. Quatrième acte.

 

Seulement voilà. Un malheur ne vient jamais seul, dit-on. La veille, soit mardi 26 janvier, l’homme d’affaires apprendra que 25 de ses trucks ayant été loués pour transporter des produits miniers venaient d’être bloqués par la douane à Kasumbalesa. Selon les premières bribes recueillies sur place, il est reproché au transporteur d’avoir transporté du brut alors que son exportation est interdite. Qui a péché : le transporteur ou le propriétaire des produits incriminés? Dans le cas d’espèce, le propriétaire serait un certain Ismaël, de Dragons Mining.

 

Par ailleurs, selon des sources généralement bien informées, lesdits trucks n’ont pas été inquiétés au départ de Kolwezi, lieu d’embarquement et où les services compétents étaient censés agir en aval. De là à imaginer que l’on a voulu faire un rapprochement malin dont l’on pourrait l’exploitation plus tard, il n’y a qu’un pas vite franchi. Cinquième acte.

 

A tout prendre, le drame est loin de donner sari dénouement. Car il n’est plus de bon aloi de s’appeler Moïse Katumbi Chapwe en RDC. Il apparaît comme un malaimé, bien plus, un homme à abattre. De même, tout ce qui e touche, tous ceux qui l’approchent, de près ou de loin, sont mis à l’index, ou, dans une moindre mesure, mis sur la sellette. Faut-il rappeler qu’en son temps, l’ancien gouverneur du Katanga avait interdit l’exportation du brut, obligeant les miniers concernés à installer des concentrateurs sur le territoire congolais. Ce qui fut un succès, car le résultat a été la valeur ajoutée dont le pays a bénéficie à travers cette mesure mal comprise au début.

 

Ne serait-on pas tente de dire aujourd’hui, que la maffia a repris ses droits de cite sur un terrain où la loi se dilue dans certains individus dits intouchables? Faut-il en rire ou en pleurer? Un brin de méditation s’impose.

 

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