José Makila prêche aveuglement pour un candidat commun

Mercredi 25 février 2015 - 07:46

(WASHINGTON)- De Washington où il séjourne depuis plus d’une semaine, l’opposant José Makila ayant participé aux concertations nationales,propose aveuglement la convocation d’un forum à Bruxelles autour d’Etienne Tshisekedi pour désigner un candidat commun de l’opposition. L’initiative est maladroite, indique un des ténors de l’opposition radicale. Le président de l’Atd a vite oublié qu’il y a seulement quatre mois, il s’était permis de virer sa députée Masikini pour avoir signé, malgré ses injonctions dictatoriales, la pétition contre
l’ex-ministre des Finances, Patrice Kitebi accusé d’avoir détourné l’argent destiné au fonctionnement de l’opposition. Déçu pour n’avoir pas trouvé le ministère qu’il souhaitait lors de la mise en place du
tout récent gouvernement de cohésion nationale, le démissionnaire coordonnateur de la plateforme Kengiste opposition républicaine se retourne contre le régime Kabila dont il était le porte-voix à l’opposition. Le président du groupe parlementaire des libéraux démocrates comme tous les bons opportunistes, se transforme en
opposant radical. Il veut jouer les premiers rôles au sein d’une opposition où on connait modestement ceux qui combattent réellement le régime. Depuis un temps, Makila se fait porter la casquette d’un gabarit de l’opposition alors qu’on connait son état d’esprit.

Selon lui, les lobbyistes américains ont demandé à l’opposition congolaise de se choisir déjà un candidat unique en prévision de la présidentielle de 2016. L’ancien gouverneur de l’Equateur choisit déjà Tshisekedi comme pour se faire plaisir ou se moquer du sphinx de Limete. A l’Udps, la question des élections n’est pas encore à l’ordre du jour parce que le parti et son leader cherchent d’abord à récupérer l’impérium. Tout récemment à Bruxelles, Etienne Tshisekedi a rappelé sa proposition de dialogue formulée à l’endroit de la Monusco et la communauté internationale. L’objectif reste le même : récupérer d’abord le pouvoir lui volé lors des élections de 2011. Les observateurs se demandent si Makila danse le même tango que l’Udps. ‘‘C’est un déficit des stratégies et un manque de maturité en haute politique’’, a déclaré un ancien collaborateur de Tshisekedi. A deux ans des élections, peut-on choisir déjà un candidat commun ? , s’est interrogé Kalonga Ikela, un analyste politique résidant à Bruxelles.

Beaucoup de bouleversements surviendront d’ici novembre 2016 et la recomposition de la classe politique est évidente. ‘‘Des acteurs politiques vont traverser des camps, des alliances vont se faire et se défaire. Donc, il serait prématuré d’envisager un tel scénario à l’avance’’, dit-il. Makila voudrait être le relais d’Herman Cohen, l’un des lobbyistes américains qui travaille pour l’alternance au Congo-Kinshasa. José Makila Sumanda dit lui-même avoir convaincu les organisateurs du forum de repousser la date du début des travaux au 21 mars pour permettre à tous les opposants de se réunir à Bruxelles et de n’amener que le nom d’un candidat unique lors des travaux de Washington. L’ex-Mlc oublie que beaucoup d’opposants ne vont plus faire la part belle à Tshisekedi comme c’était le cas en 2011.