Joseph Kabila : ‘‘la main tendue Oui mais pas d’injonction extérieure’’

Mardi 16 décembre 2014 - 08:25

(KINSHASA)- Le président Kabila qui s’exprimait lundi devant les deux chambres du parlement réunies en congrès, a déclaré avoir tendu sa
main à tous les acteurs politiques mais il a refusé toute ingérence ou injonction extérieure. Au moment où le débat sur la révision
constitutionnelle ou la prolongation de son mandat fait rage, Kabila a rappelé que son pays peut accepter les conseils de ses partenaires mais pas d’imposition sur la marche à suivre sur le processus politique ou électoral. ‘‘Ma main reste tendue… nous sommes prêts à recevoir les conseils de nos partenaires mais pas d’injonctions’’,a-t-il dit sous les applaudissements des membres de sa famille
politique. Pour lui, les congolais ont la maturité politique pour trouver des solutions à leurs différends. Le peuple congolais, affirme
Kabila, n’est pas n’importe quel peuple. ‘‘Nous sommes les descendants de Beatrice Kimpavita, de Simon Kimbangu, d’Antoine Gizenga, de
Lumumba et de Laurent Désiré Kabila….’’, a rappelé le chef de l’état congolais. Une manière de dire clairement aux occidentaux d’arrêter.
Considérer le Burkinafaso comme le Congo-Kinshasa, c’est se tromper de terrain, analyse un observateur de la scène politique congolaise.

Au chapitre des élections, le président Kabila a appelé le gouvernement à appuyer le processus électoral et l’Office national d’identification de la population-une structure contestée par l’opposition mais qui est chargée d’organiser le recensement. A cette occasion, il a invité l’assemblée nationale et le sénat de doter la commission électorale nationale indépendante des lois nécessaires pour lui permettre d’organiser les élections. Une année après son discours à la nation-post concertations nationales, Joseph Kabila a reconnu que le pays a enregistré des progrès mais les faiblesses sont toujours présentes. ‘‘Il ne faut pas occulter les faiblesses si on veut corriger’’, déclare-t-il. Il parle de la consolidation de la paix et de la sécurité comme premier défi à relever. Penser que cela est un acquis, se faire preuve de cécité, a précisé le président Kabila. Il a insisté que la moindre inattention ou distraction pourra allumer le feu. Pour stopper le calvaire de la population de Beni, Joseph Kabila a appelé tout le monde à collaborer avec les services de défense et de sécurité afin de mettre hors d’état de nuire les terroristes anarchistes.

‘‘ La responsabilité de sécurisation est un devoir citoyen qui s’impose à tous’’, a affirmé le chef de l’état. Nous les vaincrons, lance Kabila qui pense que l’heure a sonné et que les gens qui pactisent avec l’ennemi, doivent, selon lui, rejoindre le camp de la patrie, le camp de la paix. Il a indiqué que l’ordre a été donné à l’armée congolaise pour poursuivre l’opération d’éradication des rebelles ougandais des Adf. Autre question soulevée, c’est la présence de la Monusco. Joseph Kabila estime que le retrait progressif des troupes de l’Onu au Congo-Kinshasa s’impose au regard de l’amélioration actuelle des conditions sécuritaires. 20 hommes, c’est beaucoup pour un pays qui est en voie de stabilisation de sa sécurité et dont le danger est presque écarté. Selon lui, l’Onu doit maintenant roder ses troupes à la tactique que mènent aujourd’hui les Adf ou les Fdlr.