Joseph Kabila peut-il avoir le bénéfice du doute ?

Vendredi 4 septembre 2015 - 13:11

Les soupçons sur le maintien au pouvoir, au-delà des limites constitutionnelles, du chef de l’Etat congolais augmentent du jour au lendemain. Mais l’homme, silencieux et quasi imperturbable face à ces suspicions, préfère ne rien répondre. Ce qui laisse plusieurs interprétations sur sa réelle intention.

Le dernier bail de Joseph Kabila au Palais de la Nation inquiète... Nombreux sont ces opposants politiques qui craignent que l actuel chef de 1’Etat puisse prolonger son mandat présidentiel. Ils brandissent comme preuves les différentes manœuvres du régime de vouloir modifier la Constitution pour permettre à Joseph Kabila de briguer un troisième mandat. Des manœuvres qui se traduisent notamment par le temps choisi par Kinshasa pour procéder au découpage territorial, la loi électorale et le calendrier électoral presque irréaliste. Du côté du pouvoir, par contre, on parle de procès d’intention. Car, d’après eux, le chef de l’Etat respectera son mandat. « Le président Kabila procéderait à la remise-reprise avec son successeur » dans le cadre fixé par la Constitution de la République démocratique du Congo. avait déclaré Richard Muyej, alors ministre de l’Intérieur. Ce type de déclarations qui a été notamment fait par Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale et secrétaire général de la Majorité présidentielle, ne convainc pas les plus sceptiques.

Ce qui est évident, c’est qu’en l’état actuel de la Constitution: Joseph Kabila ne saurait se représenter pour un troisième mandat. Peine perdue que le texte en dise ainsi. Les proches du chef de l’Etat, eux, ne l’entendent de cette oreille. Claude Mashala, membre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), préconisait de collecter cent mille signatures auprès de la population afin de faire sauter le verrou de l’article intangible (article 220 de la Constitution). Les multiples tentatives d’insérer, dans la loi électorale, le recensement général afin de l‘ériger en préalable avant les scrutins de 2016.
Dans ce début, l’intéressé ne s’est pas encore prononcé. Son silence dérange tellement que certains partis d’opposition exigent que l’homme déclare qu’il ne briguera pas un troisième mandat avant de participer au dialogue politique. Faut-il accorder le bénéfice du doute à Joseph Kabila? Car, l’homme n’a pas, jusqu’ici, montré son intention de vouloir rempiler pour un troisième mandat. Dans certains QG politiques, on estime que son silence consent. Bien qu’il soit resté de marbre, certains partisans de la majorité n’hésitent plus à lancer des métaphores qui laissent parfois perplexe : « Quand tu restes trop dans la toilette, ta belle-mère risque de te trouver à l’intérieur, donc il faut vite partir ».

Par CN