Joseph Kabila plus que jamais auto-satisfait

Mardi 16 décembre 2014 - 15:46

Rendant hier compte à la Nation
Il refuse d’être à l’école de la communauté internationale et sollicite l’appui du parlement
et de la Ceni pour se maintenir au pouvoir malgré et contre tout…

En vertu de l’article 77 de la Constitution actuellement en vigueur au pays, Joseph Kabila s’est adressé hier lundi aux deux chambres du parlement national réunies en Congrès au Palais du peuple à Kinshasa pour rendre compte de l’état de la Nation à la fin de l’exercice 2014 ! Comme on peut s’en rendre compte, le discours prononcé lundi par Joseph Kabila devant le Congrès est une réplique des discours d’autosatisfaction qu’il a eu à prononcer dans le passé.

On remarque qu’une importante partie de ce discours est consacrée à la fameuse guerre que » les ennemis de la RDC imposent injustement au peuple de ce pays » !

Quid des complicités internes ?

Ce n’est pas la première fois que Joseph Kabila parle de la guerre injuste qui dévaste son pays. De nombreuses bouches autorisées de son entourage ont déjà parlé et continuent même de parler des complicités internes des faiseurs de cette guerre qui se trouvent dans toutes les institutions de la République à Kinshasa et dont les ramifications en provinces et à l’étranger ne sont plus à démontrer !

Qu’est-ce qui aurait retenu Joseph Kabila au point de l’empêcher de dénoncer lesdites complicités devant le parlement ainsi réuni en Congrès et de demander aux instances judiciaires compétentes de s’en saisir d’office pour que cette guerre qui dure et perdure cesse une bonne fois pour toutes ? Une autre partie non négligeable du discours prononcé lundi par Joseph Kabila se rapporte à ce qu’il qualifie d’avancées incontestables au plan politique.

C’est avec une désagréable surprise que beaucoup de Congolais qui ont suivi ce discours ont appris qu’il y a des actions engagées pour renforcer la démocratie Congolaise et consolider l’Etat de droit qui peine encore à naitre en RDC.

Comment Joseph Kabila en est arrivé à conclure que le système politique mis en place par son régime admet toutes les libertés et accepte volontiers les contradictions alors que des prisonniers d’opinion sont légion dans son pays et que les libertés individuelles et collectives proclamées par la constitution sont constamment réprimées violemment ?

Il refuse d’être à l’école des événements !

Par son discours du lundi décembre 2014 devant les deux chambres réunies du parlement national, Joseph Kabila a pris le risque de rappeler aux Congolais qu’ils se nourrissent mieux, qu’ils soignent correctement leurs malades, qu’ils enterrent dignement leurs êtres chers et éduquent leurs enfants à la perfection en se partageant équitablement les 7,2% de croissance atteints par le pays et les réserves de change qui ne cessent d’augmenter à chaque saison. Mais que dit la courbe actuelle de prix de biens et de services dans les villes et campagnes du pays à la veille de fêtes de fin d’année et de nouvel an ?

Faisant quelque peu allusion au terrible vent de changement qui souffle sur le continent africain où les peuples subitement en éveil exigent plus de liberté, de justice, de démocratie, de pain et de paix grâce à une alternance au pouvoir sans faute, Joseph Kabila refuse d’être à l’école de la Communauté internationale qui l’aide pourtant à conserver le pouvoir qu’il exerce et dans plusieurs autres domaines (la guerre à gagner, les réformes de l’armée, la police, etc) et sollicite indirectement l’appui du parlement » SUI GENERIS » et de la CENI pour se maintenir au pouvoir malgré et contre tout !

Si les politiques avisés du monde considèrent que nul ne peut prétendre pouvoir gouverner un Etat sans tenir compte de l’environnement international, les sages d’Afrique conseillent aux jeunes de ne pas pousser du pied la pirogue qui les a aidés hier à traverser le fleuve !