Kabila renforce les pouvoirs du spécial anti-corruption : L’armada musclée de Luzolo Bambi

Lundi 18 juillet 2016 - 11:13

D’énormes pouvoirs, de larges prérogatives.., et, bientôt, la reprise en mains des plaintes et dossiers dilués dans différentes instances judiciaires, annonce un membre du cabinet du Conseiller spécial.

 

Le Président de la République, Joseph Kabila, a signé le 14 juillet 2016 l’ordonnance n°16/065 du 14 juillet 2016 portant organisation et fonctionnement des services du Conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de Bonne gouvernance et de lutte contre la corruption le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Ce texte accorde d’énormes pouvoirs et de larges prérogatives au Conseiller spécial placé sous l’autorité hiérarchique du Chef de l’Etat, chargé entre autres de concevoir, élaborer et proposer au Chef de l’Etat les stratégies et les politiques à mettre en œuvre par les institutions de la République pour promouvoir la bonne gouvernance et lutter efficacement contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme; faire mener toutes les investigations, enquêtes et instructions susceptibles d’identifier, interpeller et sanctionner toute personne ou groupe de personnes, organisations, organismes, entreprises ou autres services impliqués dans les actes de corruption, de blanchiment des capitaux’ et de financement du terrorisme...

A cet effet, Kabila a monté un impressionnant arsenal en faveur du Conseiller spécial en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, confirmant qu’il est le nouveau pivot de la procédure de répression des crimes économiques, de la fraude et la corruption. Son armada s’en trouve musclée: «Certains membres des services du Conseiller spécial seront revêtus de la qualité d’officier de police judiciaire à compétence générale en République Démocratique du Congo. Le Conseiller spécial recourt aux services des magistrats du Parquet compétent et, le cas échéant, au ministre de la Justice pour tout acte de sa compétence touchant à la mise en œuvre de l’action publique», dispose l’ordonnance. Le Conseiller spécial a également d’autres nouveaux moyens d’enquête. Notamment par voie de collaboration avec l’inspection générale des Finances, la Cellule nationale de renseignements financiers.., et les services prestataires extérieurs. Le texte lu le 15 juillet sur les antennes de la télévision publique précise aussi que le Conseiller spécial et ses services ont droit à une dotation et des moyens logistiques de fonctionnement que détermine le Chef de l’Etat. En retour, les membres du cabinet du Conseiller spécial anti-fraude sont tenus à la déontologie et au régime disciplinaire du Cabinet du Président de la République. Avec cet impressionnant renforcement, l’opinion jugera Luzolo Bambi à l’œuvre. Un membre du cabinet a confié que bientôt le Conseiller spécial reprend en mains et retraite les plaintes et les dossiers dilués dans différentes instances judiciaires.

Par AKM