Kinshasa : près de 700 motos en fourrière à la place Echangeur

Mercredi 24 septembre 2014 - 11:35

Près de 700 taxis motos sont, depuis un certain temps, immobilisés à la place Echangeur dans la commune de Limete, à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, renseignent des sources policières. Certains des engins motorisés ont été saisis, soit pour manque de plaques d’immatriculation ou des documents de bord exigés par la loi ou encore par l’absence du port de casques par le conducteur ou son client, signale la même source.

Interrogés dans la ville, certains conducteurs ou propriétaires de mototaxis nient ces différentes accusations portées contre eux. Ils dénoncent plutôt la violence dont ils sont victimes de la part des agents en uniformes commis à la régulation de la circulation routière. Ils ont également déploré entre autres, les infractions imaginaires mises à leur charge.
Depuis un certain temps les moto-taxis ont été interdits de circuler après 19 heures par une décision du Gouverneur de la ville de Kinshasa. Cette mesure a été motivée par le fait que de nombreuses infractions établies au niveau de la police judiciaire étaient commises par des délinquants à bord d’une moto. Mais, le constat sur le terrain est amer, font remarquer les motards.
« Nous avons quand même accepté de respecter la décision de la Ville. Mais, nous ne comprenons pas pourquoi les roulages ne nous laissent pas travailler tranquillement pendant la journée. Moi, par exemple, j’ai tous mes papiers, avec mes deux casques, l’un pour moi, l’autre pour mon client. Mais à 12 heures, j’ai été traqué sans raison par un agent de la circulation routière. Pendant que je rêvais, il s’est précipité pour retirer ma clé de contact. Il a fallu que je lui remette une somme de 12.000 FC pour qu’il me relâche », s’indigne un motard rencontré au niveau de la Gare centrale.
Même si certains motards affirment leur soumission à la décision de la Ville, d’autres par contre fomentent des stratégies pour braver la mesure. Ils sont pour la plupart des sans papiers ou encore avides d’argent. Ces « Wewa », fuyant la traque policière pendant la journée, orchestrée très souvent par des éléments en tenue civile, appelée « bureau 2 », roulent sans phares pendant la nuit sur les grandes artères de la ville. A travers ce comportement barbare, ils mettent leurs vies et celle de leurs clients en danger. Car, une fois repérée et poursuivie, ces motards appuient sur l’accélérateur, avec comme seul objectif de se retrouver très éloignés du danger. Ce, sans se soucier de la destination de leur client.
Alors, pour contourner cet obstacle, la police nationale congolaise a mobilisé des motos pour ses agents, en vue de poursuivre ces hors-la-loi même lorsqu’ils prennent de voies très étroites.
A en croire certains observateurs, cette stratégie moto contre moto commence à payer. Et de moins en moins les motards circulent après 19 heures. Mais seulement, font-ils savoir, ces arrestations doivent se faire dans le respect des normes établies par la loi car, les conducteurs des moto-taxis sont des citoyens congolais, évoluant dans le secteur informel. Ils ont donc droit à vivre de leur métier. MOLINA