Kisenso : la Fénaphaco sensibilise contre les IST et le VIH !

Mercredi 30 décembre 2015 - 06:37

La salle polyvalente de la maison communale de Kisenso a servi de cadre à la Conférence de sensibilisation sur le VH/SIDA et les Infections Sexuellement Transmissibles en milieu des personnes vivant avec handicap. Cette activité organisée par la fédération  nationale des associations des personnes vivant avec handicap dans le cadre de son projet Handicap et VIH/SIDA s’est tenue hier, mardi, 29 décembre 2015, en présence du Bourgmestre Adjoint de ladite commune et des Hauts responsables de cette plateforme, membre de l’Organisation Mondiale des Personnes Handicapées. La FENAPHACO tient mordicus à éradiquer le sida dans le milieu de personne handicapée, d’où la mise sur pied, par Me Patrick Pindu-di-Lusanga, du projet Handicap et VIH/SIDA. Lors de cette manifestation, plusieurs exposés ont été faits, notamment par José Ntona Masiala, Coordonnateur Adjoint de la Fénaphaco/Ville-province de Kinshasa, qui a parlé des maladies Sexuellement Transmissibles et leurs inconvénients sur la santé des humains, et aussi celui de Madame Baby Lufwankenda, sur le VIH/SIDA, ses modes de contamination, prévention, traitement, etc.      

C’est dans le cadre du Projet Handicap et VIH/SIDA pour la lutte et prévention de cette pandémie en milieu des PVH que le bureau exécutif de la FENAPHACO, avec l’appui de l’ONU-SIDA, a organisé la Conférence de sensibilisation sur la lutte contre le VIH/SIDA axée sur le thème : ‘’Pour une société congolaise sans sida en milieu des Personnes vivant avec Handicap et le dépistage volontaire’’. Conduite par le Coordonnateur National, la délégation de la FENAPHACO a eu un échange franc avec les populations de cette municipalité qui ont montré l’intérêt à cette conférence. Présent lors de cette cérémonie, le Bourgmestre Adjoint de la Commune de Kisenso, Zéphirin Kindeke a loué cette initiative qu’il qualifie d’importante. ‘’Le sida est une pandémie que tout le monde doit combattre. Le Sida est une pandémie qui est en train de détruire beaucoup de personnes dans notre société en commençant par les enfants, les jeunes, les adultes. Bref, tout le monde, même la personne avec handicap parce qu’elle est au même titre que toutes les autres personnes. C’est pourquoi cette activité est très importante pour que les PVH ne se sentent pas écarter de la société. Qu’ils ne se sentent pas en marge, ils doivent savoir qu’ils sont des personnes comme tout le monde’’, a-t-il expliqué. Et de poursuivre que nous avons besoin de les sensibiliser parce que s’ils ne sont pas sensibilisés, le Sida peut passer par eux et continuer à détruire la société. Nous comptons beaucoup sur ces personnes vivant avec handicap puisque la société ne pourra avancer sans leur apport. Ils constituent une majeure partie de notre population. Et nous nous réjouissons que les autorités du pays aient pensé voter une loi conformément à la personne vivant avec handicap pour qu’on s’occupe d’elle au même pied d’égalité que les autres.

José Ntona explique…

Dans son exposé, le Coordonnateur Adjoint de la Fénaphaco/Kinshasa a parlé des Infections Sexuellement Transmissibles. Il a souligné, de prime à bord, qu’une infection sexuellement transmissible est une infection qui se transmet entre partenaires au cours des différentes formes de rapports sexuels. Cette infection peut donner lieu à une maladie infectieuse. Aussi, a-t-il poursuivi, toutes les pratiques sexuelles qui comportent un contact génital mutuel ou oro-génital avec une autre personne, ou ses fluides génitaux, sont considérées comme comportant un risque de transmission d'une IST. Chaque IST présente un risque et un degré de gravité différent. ‘’ L'infection peut être multiple (plusieurs agents infectieux à la fois). Elle est fréquemment récidivante à court terme. Le risque d'infection peut être réduit par l'utilisation de protections appropriées incluant surtout les préservatifs masculins et féminins, et digues dentaires (feuille de latex) à utiliser pour les cunnilingus ou les anulingus. Quelques IST peuvent être transmises par le sang (hépatite B) ou le lait maternel (sida)’’, a-t-il expliqué à l’assistance.

En ce qui concerne la prévention, José Ntona Masala a souligné que la probabilité de transmission des maladies par l'activité sexuelle varie grandement d'une pathologie à l'autre. Les professionnels de la santé conseillent des rapports protégés par préservatifs lors de relations sexuelles avec des personnes possiblement atteintes, ce qui constitue une méthode efficace de prévention. Au niveau d'une population, l'utilisation de préservatifs est efficace de la même manière pour contrôler une épidémie.

La diffusion des IST est très majoritairement liée à l'activité hétérosexuelle  même si, historiquement, les travailleurs du sexe et certains groupes homosexuels ont été les plus touchés.  ‘’Lorsqu'un diagnostic d'IST a été porté, il est recommandé au patient d'avertir ses partenaires actuels et anciens pour qu'ils se fassent dépister. Ceci a un triple objectif : bénéfice pour le patient qui risque très probablement de se faire infecter à nouveau si les partenaires actuels ne sont pas traités de façon concomitante, bénéfice pour ses partenaires passés et présents qui seront pris en charge à leur tour, et bénéfice collectif en évitant la contamination des futurs partenaires’’, a-t-il expliqué. Par ailleurs, il a énuméré plusieurs maladies sexuellement transmissibles dont la blennorragie,  chlamydiose à chlamydiae trachomatis ; le chancre mou ; l'herpès génital ; la trichomoniase ; la syphilis ; une infection à mycoplasme : Mycoplasma genitalium, etc. ‘’Les maladies suivantes peuvent être transmises par voie sexuelle mais non exclusivement : de nombreuses maladies bactériennes, dont la syphilis ; les parasitoses dues à des ectoparasites, comme la gale ou les poux du pubis ; les autres infections mycoplasmiques, qui peuvent développer une infection spontanée en cas de déséquilibre de la flore génitale naturelle’’, a-t-il argué.

Baby Lufwankenda parle du SIDA

Femme dynamique, Madame Baby Lufwankenda a parlé du Sida qui, à en croire ses propos, est transmis par voie sexuelle, sanguine, et de la mère à l’enfant. Le Sida cible les cellules essentielles au bon fonctionnement du système immunitaire. Sur le long terme, le VIH affaibli le système immunitaire et les personnes infectées développent de graves maladies. ‘’Le syndrome de l’immunodéficience acquise (sida) est le dernier stade de l’infection par le VIH. Il correspond au développement d’une ou de plusieurs maladies opportunistes chez les personnes infectées’’, a-t-elle expliqué. Abordant l’angle lié aux symptômes, Baby Lufwankenda souligne que le tableau clinique de l’infection par le VIH évolue selon les différents stades de la maladie. Dans un premier temps,  la personne infectée peut rester asymptomatique ou bien développer les symptômes d’une phase appelée primo-infection. ‘’Survenant après une période d’incubation de plusieurs semaines, la primo-infection est caractérisée par des signes cliniques analogues à ceux rencontrés en cas de grippe comme des fortes fièvres, douleurs musculaires, maux de tête, diarrhée, pour ne citer que celles-là.  Après la primo-infection débute une phase asymptomatique qui peut durer plusieurs années’’, a-t-elle dit.

Durant cette période, affirme-t-elle, la présence du virus est plus discrète mais les personnes infectées restent contagieuses. Le VIH affaiblissant progressivement le système immunitaire, la maladie entraîne ensuite l’apparition d’autres symptômes : perte de poids, fièvre, infections de la peau, diarrhée et toux. Sans traitement, la maladie évolue vers le Syndrome de l’Immunodéficience Acquise, dit sida, stade ultime de l’infection par le VIH. En ce qui concerne le traitement,  elle reste convaincue qu’actuellement, aucun traitement ne permet d’éliminer complètement le VIH de l’organisme. Malgré l’absence de vaccin, des traitements adaptés permettent aux personnes séropositives de bloquer la multiplication du VIH dans leur organisme et ainsi de garder un système immunitaire opérationnel. Ces traitements sont appelés trithérapies ou multithérapies car ils combinent l’action de plusieurs molécules antirétrovirales. ‘’Il faut préciser que les antirétroviraux sont parfois responsables d’effets secondaires, parmi lesquels : nausées, vomissements, fatigue, perte d’appétit, fièvres, diarrhées, réactions cutanées. Une résistance au virus observée dans de rares cas des personnes porteuses du VIH restent asymptomatiques à long terme’’, a-t-elle conclu.

Kevin Inana