Le cycle électoral 2014-2016 continue de défrayer la chronique en République démocratique du Congo. Et l’élu de Goma, le député national Konde Vila ki Kanda, s’en est réellement rendu compte lors de son récent séjour dans cette ville.
Dans le cadre des vacances parlementaires, le député national Konde Vila ki Kanda vient de séjourner dans la ville de Coma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, son fief électoral.
A cette occasion, il a également répondu à l’invitation lui lancée par l’épouse du chef de l’Etat, Mme Olive Lembe, qui a choisi cette partie du pays pour fêter son anniversaire de naissance. Il en a alors profité pour lui présenter ses vœux de bonheur, de prospérité et surtout de longévité.
Pendant son séjour à Coma, Konde Vila ki Kanda s’est plus préoccupé des questions d’actualité de la province sur les plans politique, sécuritaire et économique.
En politique, il a constaté que la conversation au sein de la population ne tourne qu’autour des échéances électorales à tous les niveaux.
En plus, issue du découpage territorial en 1988, la province du Nord-Kivu qui n’est pas cette fois-ci concernée par les élections des gouverneurs, suit avec attention l’évolution de ce qui passe ailleurs.
En outre, en sa qualité de premier gouverneur du Nord-Kivu issu du découpage territorial, Konde Vila ki Kanda avait souvent émis le souhait de voir cette décision ne pas s’appliquer de manière intégrale compte tenu des moyens financiers dont dispose la RDC et qui doivent être mis à la disposition de ces nouvelles provinces. Car, soutient-il, ces entités resteront longtemps des enfants mineurs avant qu’elles ne produisent leurs propres ressources.
Mais, la majorité ayant décidé autrement, l’élu de la ville de Goma s’incline. Cependant, poursuit-il, on observe qu’il n’y a aucune mesure transitoire permettant à ces nouvelles provinces d fonctionner. «Qui lés dirige actuellement étant donné que tous les anciens gouverneurs des provinces découpées sont à Kinshasa»? C’est la question que se pose Konde Vila ki Kanda qui émet des craintes sur les biens de l’Etat.
Sur le plan sécuritaire, la situation reste inchangée à Beni, a-t-il indiqué. « On continu de tuer à la machette, la hache, alors que toutes les dispositions ont été annoncées pour mettre fin à cette situation dramatique ». Il a aussi évoqué les cas de Walikale et Masisi où les seigneurs de guerre Tcheka, Rahiya Mutomboki et Janvier opèrent encore paisiblement et sèment la désolation au sein de la population.
A Ruthuru, a-t-il signalé, des tueries ont été enregistrées, il y a quelques jours, dans le groupement de Binza dans le Sud de Lubero à Luafu; les Maï Maï du général Sukula continuent à semer la désolation avec le concours, emble-t-il, des FDLR toujours pas neutralisées.
Quant à la ville de Goma, elle reste aussi une préoccupation, a souligné le député national Konde, étant donné que les tirs à l’arme automatique se font entendre la nuit. Toutefois, a-t-il confirmé, les assassinats ont sensiblement diminué.
Malgré ce tableau sombre, Konde Vila ki Kanda a reconnu les efforts entrepris par les FARDC, bien que la Monusco ait un double langage en décidant parfois de ne pas coopérer avec les FARDC ou en faisant semblant de mener des actions conjointes avec elles. Cette ambigüité de sa part laisse entrevoir qu’elle a des objectifs précis et insaisissables. Que les gouvernants ouvrent l’œil et le bon pour que ces plans soient étouffés dans l’œuf, avance K onde.
Eu égard à ce qui précède, le député national élu de la ville de Coma a des inquiétudes sur l’organisation des élections dans la grande partie de la province du Nord-Kivu, car, les candidats’ n’aimeraient pas s’exposer. En conséquence, il y a risque de fausser les résultats des élections.
Sur le plan économique, le député national Konde Vila ki Kanda a noté la volonté de redynamisation qui anime les habitants de la province du Nord-Kivu. « Ce peuple est travailleur et je le dis en connaissance de cause. Il suffit qu‘on le laisse tranquille pour que la situation économique de cette partie du pays devienne florissante comme à une certaine époque ».
UN MOT SUR LES ÉLECTIONS LOCALES FT MUNICIPALES
La question du projet de loi sur les élections locales et municipales reste la préoccupation essentielle de ces derniers temps, compte tenu d’un cas de jurisprudence qui risque de voir le jour.
La Constitution étant muette à ce sujet, le député national Konde Vila ki Kanda estime qu’une session extraordinaire du Sénat seul n pourrait résoudre ce problème étant donné que le Parlement est bicaméral et qu’il se pose un problème de deuxième lecture. A supposer que le Sénat soit convoqué en session extraordinaire sans l’Assemblée nationale et qu’il vote cette loi en des termes différents, comment la commission paritaire va-t-elle fonctionner pour élaguer certaines divergences pendant que l’Assemble nationale est en vacances, s’interroge-t-il.
Il croit qu’il faut cesser avec le système d’intérim dans les institutions. «Aurons-nous tous les moyens nécessaires pour organiser toutes ces consultations nationales en une seule fois » Ajouter à cela le découpage territorial. Encore une inquiétude du député national Konde qui conclut que la RDC ayant déjà trop des problèmes, il ne faut donc pas en créer d’autres. Car, à l’allure où vont les choses, elle vit dans l’incertitude de lendemain.
Par Véron-Clément KONGO