La nouvelle parait un canular mais c’est une réalité vivante. Il suffit tout simplement de fréquenter régulièrement le marché transfrontalier de Lufu les jours de vendredi et samedi de chaque semaine pour se rendre sans nul doute à l’évidence.
Pour de nombreuses personnes, le marché transfrontalier de Lufu est un vrai cadre d’échanges économiques entre les deux peuples congolais et angolais.
Cependant, ce cadre qui fait parler de lui à travers toute l’étendue de la RD Congo est en effet devenu, depuis plusieurs mois, un véritable lieu de prédilection pour de nombreux agents de l’ordre sans foi ni loi dont certains abandonnent très souvent leurs postes d’attache pour se substituer sans vergogne en agents de brigade douanière. Quelle honte !
Contre toute attente, certains parmi ces derniers se permettent le luxe de rançonner tout le monde. C’est-à-dire, les importateurs, les commerçants voire les paisibles citoyens à faible revenu qui s’y rendent pour s’approvisionner en divers marchandises en provenance de l’Angola sans pour autant qu’ils ne soient inquiétés.
Ces actes qualifiés de tracasserie à outrance par les uns et les autres et pour lesquels leurs chefs hiérarchiques ne cessent de s’époumoner au jour le jour afin qu’ils arrivent à les abandonner font toutefois perdre à l’armée et à la police congolaises leur crédibilité.
Que nous sachons, des agents de l’ordre, militaires ou policiers soient-il, commis au marché transfrontalier de Lufu, ont pour principal rôle entre autre de contrecarrer les éventuelles entrées et sorties des effets d’armes, pour les uns, et de veiller sur la sécurité des personnes et leurs biens, pour les autres.
Mais lorsque ces derniers devraient s’illustrer à la vérification des containeurs et autres produits et marchandises sensés être contrôlés par les agents de la DGDA, il y a lieu de sonner le tocsin.
Ce genre des pratiques on ne peut plus honteuses favorisent non seulement un manque à gagner pour le trésor public, mais aussi et surtout discréditent la République Démocratique du Congo devenue pour l’heure l’objet des critiques de toute sorte de la part des populations des pays voisins avec qui elle partage les frontières.
A la lumière de tout ce qui précède, il est donc grand temps que les autorités tant militaires que policières de la province du Kongo Central arrêtent dès lors des dispositions qui s’imposent afin de traquer et, éventuellement, de sanctionner tous ces agents de l’ordre maladroits qui se méconduisent au marché transfrontalier de Lufu et qui ternissent délibérément l’image de marque de la RD Congo, en général, et de la province du Kongo Central, en particulier. Sinon alors…
Par Olivier Bilonda Kamwanya