Ce député national accuse la BCC de violer la réglementation bancaire.
Le député national Jean-Lucien Bussa Tongba a déposé, au bureau de l’Assemblée nationale, une question orale avec débat adressée au gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC). Dans cette question, l’élu du peuple a rappelé que la BIAC est confrontée, depuis le 28 février 2016, à des problèmes de liquidités et n’arrive pas à faire face à la demande de ses 400 000 clients de manière satisfaisante. Elle compte 450 millions de dollars américains de dépôts.
Selon Jean-Lucien Bussa, cette crise de liquidités fait Suite à la rupture brusque par la BCC de la ligne de refinancement en faveur de la BIAC, en violation de la réglementation bancaire.
La crise est également causée par le fait que la BIAC a dû puiser dans sa trésorerie 30 millions de dollars américains pour couvrir la BCC, agissant pour le compte du Gouvernement, en sa qualité du caissier de l’Etat.
Ce montant correspond au prêt pour lequel le Gouvernement s’est porté garant.
“ La situation se complique lorsque la BIAC est obligée de demander à tous ses emprunteurs de lui rembourser les prêts accordés dans les délais très courts et, par conséquent, avant les échéances convenues par ces derniers “, explique Jean-Lucien Bussa, ajoutant que la BCC devrait anticiper les risques à venir lorsqu’elle se permet de rompre la ligne de crédit en faveur de la BIAC.
La BCC insolvable
Préoccupé per la nécessité de consolider le système financier national et de protéger l’épargne des agents économiques, Jean-Lucien Bussa invite le gouverneur Deogratias Mutombo à expliquer les raisons pour lesquelles, en tant que banque de refinancement et prêteur en dernier ressort, en cas de liquidités insuffisantes, la BCC n’a pas pris des mesures idoines ; la BCC a rompu la ligne de refinancement en faveur de la BIAC la BCC s’est permis de puiser 30 millions de dollars américains dans là trésorerie de la BIAC pour assurer les dépenses du Gouvernement.
Dans le même ordre d’idées, le député national demande au gouverneur Deogratias Mutombo d’expliquer le retard dans le remboursement des créances du reste échues à la BIAC, au regard du risque systémique éventuel pour un système financier encore fragile d’une part, et de démontrer la garantie qu’il donne aux épargnants de la BIAC, aux banques partenaires, à la population et aux employés quant à la résorption de cette crise, d’autre part.
“Les difficultés que vous avez, en tant que banque centrale, à remettre la BIAC dans ses droits ne révèlent-elles pas l’incapacité de la BCC à assurer son indépendance dans la conception et la conduite de la politique monétaire “, interroge enfin le député national.
Le gouverneur de la BCC à l’étranger
Attendu à l’Assemblée nationale le mercredi 13 avril dernier pour répondre à cette question, le gouverneur de la BCC s’est plutôt excusé dans une correspondance au bureau de cette chambre législative.
Il a assuré les députés nationaux qu’il s’acquittera de cette tâche dès son retour en RD Congo, après sa mission officielle aux USA depuis quelques jours.
Dans une motion d’ordre, présentée lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale du mercredi dernier, le député national Henri-Thomas Lokondo a invité la représentation nationale à dépersonnaliser les fonctions de l’tat, en appelant le vice- gouverneur de la BCC dans un bref délai, au lieu d’attendre le gouverneur Deogratias Mutombo. Cette motion d’ordre a été approuvée par l’assemblée plénière.
Par Marcel TSHISHIKU