Comme d’habitude, la tradition a été respectée à la Banque Centrale du Congo (BCC) . Il s’agit de la cérémonie d’échange de vœux entre la haute direction et les banquiers centraux. Cette cérémonie était une opportunité pour le gouverneur Déogratias Mutombo Mwana Nyembo de lancer un appel pressant au gouvernement et au parlement congolais, afin d’appuyer les reformes initiées par la Banque centrale pour accélérer le développement du système financier national et améliorer l’offre des services financiers au public.
La cérémonie d’échange de vœux à la BCC était une occasion d’évoquer l’environnement économique national et international, de faire le point sur l’activité de la BCC et esquisser les perspectives d’avenir. Au nombre de réalisations en 2015, l’Institut d’émissions s’est dotée d’un système interne de notation des banques dans le cadre de la supervision basée sur les risques. Ce système assure le pilotage du processus de mise en œuvre du programme national d’éducation financière pour accroître l’inclusion financière. Notre ambition, a mentionné l’autorité monétaire, est de rendre, à terme, les services financiers accessibles à l’ensemble de la population congolaise.
C’est ainsi que Déogratias Mutombo lance un appel au gouvernement et au Parlement congolais, afin d’appuyer les réformes initiées par la Banque centrale pour accélérer le développement du système financier national et améliorer l’offre des services financiers au public.
Ces réformes, a poursuivi le patron de la BCC, concernent six projets de lois entre autres la Banque centrale, le système national de paiements, l’activité des établissements de crédit ainsi que la défiscalisation des provisions pour les créances douteuses.
Par ailleurs, le Gouverneur souligne la poursuite du processus de désengagement du Centre hospitalier qui s’inscrit dans le cadre de l’application d’une exigence faite à la Banque centrale par l’Etat. Le patron de l’institut d’émissions a, en effet, rassuré son personnel que la banque poursuivra sa politique des soins de santé dispensés et protégera l’emploi de tous ses agents.
PERSPECTIVES POUR 2016
Concernant l’économie congolaise, la croissance économique continuerait de souffrir de l’atonie de l’activité économique mondiale et de la faiblesse de l’investissement intérieur. Pour le gouverneur de la BCC, les difficultés budgétaires actuelles de l’Etat pourraient se prolonger en 2016, si les actions correctives ordonnées ne sont prises à temps.
Selon lui, le gouvernement devrait mener une politique économique contra-cyclique afin, d’une part, de préserver la stabilité macroéconomique. Et d’autre part, de soutenir l’activité. Le gouvernement, a-t-il poursuivi, devrait accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles visant à stimuler l’investissement et la demande intérieure à l’effet de renforcer la résilience de l’économie nationale.
A en croire Déogratias Mutombo, la banque centrale poursuivra une orientation prudente de sa politique monétaire et de change, et ne réagira qu’en cas de choc majeur susceptible de perturber durablement la stabilité du cadre macro économique. Elle veillera, notamment, à amortir l’impact de la politique budgétaire, à travers une régulation appropriée de la liquidité bancaire afin de demeurer dans l’objectif d’inflation de 3,5% fixé pour l’année 2016.
" Entrons dans la nouvelle année 2016 avec des prédispositions et une ardeur renouvelées, conscients de nos responsabilités, des défis qui nous attendent et de la contribution que nous sommes appelés à apporter à la construction de notre pays en vue de son émergence à l’horizon 2030 ", a souhaité le numéro 1 de la BCC. Il n’a pas manqué de souligner que : "tout manager doit développer un leadership engagé en vue d’inculquer à ses collaborateurs ces trois valeurs professionnelles qu’il nous faut avoir à l’esprit, si nous voulons atteindre l’efficacité dans notre organisation et réduire le potentiel de risques ".
Avant de clore son mot, Déogratias Mutombo a indiqué que malgré le ralentissement de l’activité économique, le cadre macroéconomique est demeuré stable. Et d’ajouter, « le taux d’inflation annuel se situe à 0,8% contre 1,0 % l’année précédente. D’après lui, le cours de change indicatif et parallèle n’ont enregistré que des dépréciations marginales de 0,3% et 0,1%. Mathy MUSAU