La Ceni met la classe politique dos au mur !

Jeudi 3 mars 2016 - 13:48
Le débat autour du respect sans condition des délais constitutionnels concernant la présidentielle a tellement fait rage que le bureau de la Ceni a décidé d’y mettre fin. Pour y parvenir, la centrale électorale a opposé à la classe politique congolaise des arguments imparables.   La Ceni demande à la classe politique de lever très rapidement une option entre les deux qu’elle lui propose. Primo, accepter d’aller aux élections avec l’actuel fichier électoral corrompu. C’est l’unique condition pour faire respecter la date du 27 novembre 2016. Secundo, rejeter cette option et soutenir celle de la révision du fichier électoral qui devra prendre plus ou moins 17 mois à dater de février 2016, date du lancement du processus de révision du fichier avec l’appel d’offres lancé par la Ceni.   S’assumer La classe politique est tenue de se mettre, toutes affaires cessantes, autour d’une table en vue de lever une option claire par rapport à la proposition de la Ceni. C’est l’unique moyen pour éviter le glissement, pour ceux qui le dénonce à longueur de journée et d’éviter carrément le pire pour le pays.   Plus tôt la classe politique va se retrouver pour en débattre, plus tôt la centrale électorale sera affranchie sur l’attitude qu’elle devra adopter par rapport au processus électoral.   Il est cependant malheureux de noter que jusqu’à ce jour, la classe politique congolaise continue à traîner le pas, laissant la Ceni dans un état de total flottement qui ne saurait que compliquer davantage les choses à terme.   C’est vrai, une partie de l’Opposition rejette avec la dernière énergie l’assertion selon laquelle la révision totale du fichier électoral demanderait 17 mois. Eux parlent plutôt de 4 mois tout court.   Face au dilemme, il serait sage de mettre en pratique le conseil d’Edem Kodjo à la classe politique. Au retour de Bruxelles, à la rencontre avec Tshisekedi, l’émissaire de l’Union africaine avait conseillé à toutes les parties d’écouter d’abord la Ceni sur la possibilité technique de tenir le processus électoral.   Alerte et connaissant l’incrédulité des uns, Kodjo demande de prendre par la suite la précaution de confronter les données de la Ceni à l’approche d’une expertise internationale. Ainsi tout le monde pourra librement se faire une religion sur la situation du processus électoral avant de lever des options idoines.   Le plus dramatique dans le cas de notre pays, c’est que notre classe politique n’arrive même pas à s’astreindre à ce simple exercice lui conseillé par Edem Kodjo. Si jamais demain ça brûlait, tout le monde devra être en mesure de s’assumer. Par LP