La dépréciation du franc congolais de plus en plus inquiétante

Mardi 14 juin 2016 - 11:31
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Le fossé ne Tait que s’agrandir entre le franc congolais et le dollar américain. Jusque hier lundi 13 juin, la devise américaine se changeait, au parallèle à 995,95 CDF le dollar contre 954,95 CDF le dollar américain à l’interbancaire à fin mai. Ce qui n’arrange pas les consommateurs et autres intervenants sur leur lendemain.

 

Au Comité de politique monétaire (CPM), l’on se dit optimiste. Le président du CPM et gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC) se dit confiant. Pour lui, l’autorité monétaire met tout en œuvre pour que le taux de change redevienne stable. Mais sur le terrain, les faits indiquent le contraire.

 

A fin mai, le taux moyen a enregistré une dépréciation de 0,8%, s’établissant à 986,63 CDF le dollar américain contre 978,33 CDF un mois plus tôt. Quant aux réserves internationales, le CPM s’est félicité de la baisse de consommation de devises de 66,4% par rapport au mois d’avril 2016. Ce qui a permis de stabiliser le niveau autour de 1.182,8 millions USD, correspondant à 5,27 semaines d’importations 1 des biens et services sur ressources propres.

 

Sur le marché monétaire, il a été noté un dynamisme des activités au marché interbancaire qui se sont dénoués au taux moyen pondéré de 1,7%. S’agissant du bon BCC, son encours a été ramené à 60,0 milliards de CDF à fin mai 2016 venant de 65,0 milliards de CDF un mois plus tôt.

 

Initialement arrêtées à 6,6%, les estimations de la croissance économique, sur base des réalisations cumulées de la production à fin mars 2016, tablent sur une progression du PIB réel de 5,3% en 2016 contre 6,9% en 2015. « Cette croissance sera soutenue essentiellement, du point de vue de la production, par les secteurs tertiaire et primaire, soit respectivement 2,5 points de pourcentage et 1,6 point et, du point de vue de la dépense, par la demande intérieure à hauteur de 3,3 points de pourcentage. Parallèlement, le solde brut d’opinions des chefs d’entreprises au mois de mai 2016 est ressorti à  2,8% un mois plus tôt.

 

Certains analystes économiques prédisent déjà l’hécatombe. « L’instabilité du taux de change dans lé pays est consécutive à la dollarisation de l’économie congolaise », a dénoncé un analyste sous le sceau de 1’anonymat.

 

En février 2014, le représentant du Fonds monétaire international (FMI) en RDC, Oscar Melhado, a estimé que le pays avait besoin d’une stabilité macroéconomique et des institutions financières fortes pour «dédollariser» son économie. Il l’a déclaré au cours du séminaire sur la dollarisation et la politique monétaire organisé le vendredi 7 février 2014 à Kinshasa par le ministère de l’Economie et du Commerce, en collaboration avec le FMI.

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