Dernière carte de la famille politique au pouvoir
Une façon de s’assurer une certaine influence après le départ de Joseph Kabila
On sait désormais un peu plus sur les multiples entraves placées sur le chemin de ceux qui tiennent à obtenir par consensus un véritable calendrier électoral global !
En effet, les stratèges de la Majorité présidentielle en matière électorale ont bouclé dernièrement une étude selon laquelle après avoir perdu la bataille de la révision constitutionnelle qui devrait permettre à Joseph Kabila de briguer un troisième mandat à la tête du pays, il fallait absolument trouver une consolation à travers une victoire écrasante dans toutes les élections autres que la présidentielle et les législatives pour bloquer le fonctionnement de l’appareil de l’Etat à partir de la base.
Ainsi y aurait-il finalement au pays un Président de la République, un gouvernement central et un parlement dont les décisions n’auraient aucun impact sur l’ensemble du territoire national et de citoyens, quitte à la communauté internationale d’en tirer toutes les conséquences qui s’imposent !
Visiblement, la Majorité présidentielle veut, par le biais de cette stratégie politique, amener cette communauté internationale à conclure à l’ingouvernabilité de la République démocratique du Congo et donc à l’impérieuse nécessité de faire appel à un nouveau pouvoir qui serait apte à éviter le chaos à ce pays dont les stigmates de traumatismes d’un passé récent ne se sont pas encore estompés !
Pour parvenir rapidement à ce résultat, les stratèges électoraux de la Majorité présidentielle ont donné leur feu vert au lancement d’une guerre souterraine pour le contrôle de la territoriale par laquelle la dernière carte de la famille politique de Joseph Kabila sera jouée pour s’assurer une certaine influence après le départ de ce dernier.
Mais pourquoi seulement la territoriale ? La réponse à cette question est bien simple. Pour la Majorité présidentielle qui investit énormément ce dernier temps dans cette partie de l’administration publique à travers le ministère en charge de l’Intérieur et du » PPRD » (parti du peuple pour la reconstruction et la démocratique, allusion faite au fait que le titulaire de ce ministère est en même temps le secrétaire général dudit parti).
Il s’agit de l’unique instrument aujourd’hui permettant au régime en place de manipuler les masses rurales incultes (la majorité de la population du pays) et de surcroit sous-informées avec la collaboration intéressée de chefs traditionnels (coutumiers) et des administrateurs de territoire !
En réponse aux dispositions ainsi prises par les stratèges de la Majorité présidentielle en matière électorale, l’opposition indique que la guerre souterraine engagée actuellement par la Majorité présidentielle en instrumentalisant à outrance la petite et la grande territoriale ne l’inquiète pas outre mesure car, d’après elle, c’est l’opinion intérieure qui tranchera en 2016 !
Commentant par ailleurs avec humour la misère noire dans laquelle vivent des millions de Congolais, l’opposition qui rassemble la majorité sociologique du pays fait remarquer que les administrateurs de territoire que le régime politique en place manipule ces derniers jours à des fins électoralistes sont en fait les principales victimes de celui-ci. Tout cela sera rappelé au cours de la campagne électorale qui précèdera la journée mémorable du 27 novembre 2016.
Par Kambale Mutogherwa