La ministre du Commerce extérieur reçoit la bénédiction des " Bangunza " à N’Djili

Mardi 5 mai 2015 - 07:57
Une cérémonie hautement significative. Plus qu’une simple réunion de famille, tout un soutien. Celui des "Bangunza ", ces anciens dont la bénédiction est souvent nécessaire au sein de la communauté Kongo. Voilà donc qui résume la présence de la ministre du Commerce extérieur, Mme Ngudianza Bayokisa, au culte organisé dimanche dernier dans la commune de N’Djili. Pour la circonstance, la représentante des originaires du Kongo Central au sein du Gouvernement de cohésion nationale s’est fait accompagner de son mari lors du culte d’action de grâce organisée par l’Union chrétienne des " Bangunza". C’était l’occasion indiquée pour les " Bangunza " d’accorder leur bénédiction à cette digne fille de la province chère au prophète Simon Kimbangu et à Joseph Kasa-Vubu. Dans son adresse, la ministre du Commerce, au temple de Bangunza à N’Djili, dimanche 03 mai, a demandé aux " Bangunza " de continuer à soutenir le peuple Kongo parce qu’ils ont beaucoup contribué, en 1921, en faveur de la conscience des Noirs. Elle les a, par la suite, remerciés pour avoir accepté de recevoir leur fille tout en sollicitant leur soutien dans son travail. Car, non seulement que les " Bangunza " se sont impliqués dans la réussite de la rencontre organisée en son honneur par la Solidarité pour le développement du Manianga (Sodema) à la Foire internationale de Kinshasa (Fikin), mais aussi et surtout, ils l’ont invitée au culte d’action de grâce pour lui témoigner leur soutien. Il s’agit là d’un geste qui lui est allé droit au cœur et qui en dit long sur le soutien qui lui est accordé. LA SODEMA ET LES "BANGUNZA " SOUTIENNENT NGUDIANZA BAYOKISA
Pour sa part, le président Bifumanu de la Sodema, qui avait à ses côtés son épouse, le troisième vice-président Tuasukama Bongo Bovery et le président du Comité des sages Hekamanu Jean, a invité les "Bangunza " à savoir se prendre en charge, car la solution à leurs problèmes se trouve bel et bien dans la Solidarité pour le développement du Manianga. Et ce, pour le développement des églises des " Bangunza ". C’est pourquoi, le président Bifumanu a, lui également, remercié les "Bangunza " pour avoir accepté de recevoir la ministre du Commerce extérieur après la réception organisée à la Fikin avec la Sodema et n’a pas manqué de relever la contribution des " Bangunza ". Car, indique-t-on, sans la contribution de ces anciens, la manifestation de la Fikin n’aurait pas connu un grand succès. Les " Bangunza ", par la voix du pasteur Gaston Dianiongi, remercient le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, pour avoir nommé au sein du Gouvernement un cadre Ne Kongo en la personne de Mme Ngudianza Bayokisa Fukiau Nefertiti. Ils invitent ainsi la ministre du Commerce extérieur à être " le porte-parole des Bangunza " auprès des instances nationales qui, après l’indépendance du pays, avaient totalement oublié les efforts appréciables de « Bangunza » qui se sont pourtant battus jusqu’au sacrifice suprême pour l’émancipation du Congo.
Des actes de reconnaissances de diverses natures peuvent être envisagés pour récompenser la mémoire de ces vaillants prophètes et soutenir les Eglises Bangunza qui doivent être pérennisés grâce à une participation accrue des pouvoirs publics dans leurs projets de développement ecclésial, comme le bénéficient d’autres confessions religieuses. D’OU VIENNENT LES " BANGUNZA " ET QUELLE EST LEUR MISSION ?
Dans son discours, au nom de l’Union chrétienne des "Bangunza ", le pasteur Gaston Dianiongi a d’abord tenu à expliquer ce qu’on entend par "Bangunza " ou tout simplement " Ngunza ". Les Eglises Bangunza, indique-t-il, tirent leurs origines dans le Mouvement d’éveil prophétique qui s’est propagé en 1918 en Afrique Centrale, avec l’effusion du Saint- Esprit qui s’est manifesté au sein des Communautés chrétiennes locales et qui donna naissance à une nouvelle identité chrétienne dénommée "Bangunza ". Le terme "Ngunza", poursuit-il, traduit simplement " les Apôtres des temps modernes, c’est-à- dire les chrétiens baptisés du Saint-Esprit et revêtus d’une puissance divine selon ce que nous renseignent les Ecritures Saintes dans les Actes des Apôtres 1 : 8. Ce sont donc les combattants de l’Eternel qui, la Bible à la main, prêchent la Parole de Dieu, utilisent les instruments spirituels et prophétiques pour accomplir leur mission d’évangélisation afin d’amener chaque personne à vivre Christ dans son existence". Gaston Dianionghi ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Car, ajoute-t-il, " outre Simon Kimbangu, dont l’onction spirituelle lui a permis d’apporter le message de la liberté à l’homme noir et d’évangéliser l’homme par les enseignements bibliques, les guérisons des malades et les miracles prophétiques à partir de 1921. Il est bon de noter que l’Eternel notre Dieu a relevé une constellation d’autres prophètes disséminés dans l’espace Kongo, dont l’action spirituelle a eu comme aboutissement la libération de l’Afrique noire du joug colonial ". Ce qui l’amène à citer Kimpa Vita et Simao Toco en Angola, Mbumba Philippe et Massamba Essaie à Luozi ; Matsoua André au Congo Brazzaville ainsi que de nombreux chefs spirituels des Eglises Bangunza encore en vie. Face à la profondeur des messages religieux véhiculés par les Bangunza, le culte chrétien à caractère spirituel fut interdit par la puissance coloniale entre 1921 et 1959. C’est de la sorte que les prophètes Ngunza les plus inspirés ont connu la relégation et ont été sévèrement persécutés et emprisonnés dans plusieurs localités des provinces du Bas- Congo, du Bandundu, en Province Orientale, au Kassaï et au Katanga.
" Nombreux parmi eux avaient perdu leur vie dans les Centres d’incarcération ", signale-t-il. "Mais, loin d’être étouffé ou anéanti, le mouvement Bangunza s’est amplifié au jour le jour et s’est rependu sur le territoire national, ainsi que dans les pays voisins. Fort de leur prière, de leur foi et de leur détermination à braver la force de l’Autorité d’occupation, les murs de la colonisation sont tombés le 30 juin 1960 ", conclut-il. Il importe de relever que la ministre Ngudianza Bayokisa ne s’est pas présentée au temple des " Banguinza " les mains vides. Elle a offert une enveloppe consistante pour la continuation de la mission prophétique. Le bourgmestre de la commune de N’Djili, Senghor Biya Kikwama, avait lui aussi pris part au culte organisé en l’honneur de la ministre du Commerce extérieur. Acceptée par les notables Kongo, Ngudianza Bayokisa peut valablement défendre les intérêts de la communauté Kongo au sein du Gouvernement de cohésion nationale. M. M.