LADISLAS NTANGANZWA SERA ENTENDU PAR KINSHASA AVANT SON EXTRADITION AU RWANDA

Vendredi 11 décembre 2015 - 05:41

Un de présumé auteurs du génocide au Rwanda, Ladislas Ntanganzwa est aux arrêts depuis le mercredi 9 décembre à Goma, au Nord-Kivu, signale le Mécanisme pour les tribunaux internationaux des Nations unies (MTP). Il sera entendu par Kinshasa avant d’être extradé au Rwanda, déclare le ministre de la justice, Alexis Tambwe Mwamba.

A en croire le patron de la Justice congolaise, un avion est allé chercher Ladislas Ntanganzwa pour le ramener à Kinshasa. " Nous allons informer les autorités rwandaises, qui avaient émis un mandat d’arrêt contre lui. Il sera extradé à un moment donné, mais il faut que nous l’entendions, parce que notre pays est déterminé à traquer les FDLR ", a-t-il souligné. Pour le moment, rapporte des sources sécuritaires, citées par radiookapi.net, Ladislas Ntanganzwa se trouve à Goma où il est détenu dans un cachot de la place. Il attend son transfert sur Kinshasa.
Des sources policières indiquent, par ailleurs, que Ladislas Ntanganzwa, la cinquantaine, aurait été arrêté par ses propres compagnons d’armes jeudi 3 décembre dernier à Kiyeye, une localité située à 10 kilomètres à l’Ouest de Nyanzale à Rutshuru.
C’est justement dans cette localité qu’il avait trouvé refuge il y a quelques jours. Après son arrestation, Ladislas Ntanganzwa a été livré à la Police nationale congolaise (PNC) par les mêmes compagnons.
Le présumé auteur du génocide au Rwanda avait trouvé refuge à Kiyeye, après avoir fui le groupement Ikobo, dans le territoire de Walikale, à cause de l’offensive de la coalition Maï-Maï, NDC/Rénové et Union des patriotes pour la défense des innocents (UPDI), qui traque les FDLR, depuis le 22 novembre dernier dans cette partie de Walikale. Selon des sources locales, Ladislas Ntanganzwa aurait été présenté mardi dernier à la police comme étant " un génocidaire ".
En 1994, lors du génocide rwandais, il était bourgmestre d’une des communes du Rwanda, selon toujours ces mêmes sources. Il aurait à ce moment fait appel à tuer les tutsi. Mais l’incriminé a nié cette accusation.
C’est en 1999 qu’il aurait rejoint les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Depuis plusieurs années, il aurait vécu à Ikobo, profitant notamment de l’absence de l’autorité de l’Etat dans cette région. Toutefois, les motifs de son arrestation et de sa remise à la Police nationale congolaise par ses compagnons à Nyanzale, ne sont pas encore bien établis.
Il est poursuivi pour entente en vue de commettre le génocide, génocide, complicité de génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide, crimes contre l’humanité et violations des conventions de Genève.
« Jeune Afrique » rappelle même qu’une récompense de 5 millions de dollars était offerte pour l’arrestation de Ntaganzwa, comme pour celle des huit autres accusés encore en fuite : Félicien Kabuga, Augustin Bizimana, Protais Mpiranya, Fulgence Kayishema, Pheneas Munyarugarama, Aloys Ndimbati, Ryandikayo (un seul nom) et Charles Sikubwabo.
Déclenché après l’assassinat le 6 avril 1994 du président rwandais hutu Juvénal Habyarimana, dont l’avion avait été abattu au dessus de Kigali, le génocide rwandais a fait 800.000 morts, selon l’ONU, essentiellement parmi la minorité tutsi, entre avril et juillet 1994. MOLINA

 

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