Lambert Mende: « Nous n’avons convié personne à un spectacle de torrent de sang qui éclabousse tout » dans les Kivu et au Nord-Katanga

Mercredi 4 mars 2015 - 09:44

« Nous n’avons convié personne à un spectacle de torrent de sang qui éclabousse tout », a déclaré le porte-parole du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), Lambert Mende, au cours d’un point de presse tenu dimanche 02 février 2015 à Goma (Nord-Kivu).

Le ministre congolais des Médias a effectué une visite de travail à Goma (Nord-Kivu), pour s’informer sur les premiers résultats des opérations militaires «Sokola II », lancées contre les rebelles rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) dans l’Est de la RDC.

Sur terrain, Lambert Mende s’est rendu à l’Etat-major général du Nord-Kivu où il s’est fait présenter une quarantaine de combattants FDLR neutralisés dans le cadre de la première phase de la traque des rebelles rwandais lancé le février 2015 et répartis en deux groupes.

Le premier groupe était composé de combattants se disant de nationalité congolaise et qui combattaient aux côtés des FDLR Dans le second, il y avait ceux dont la nationalité rwandaise était confirmée.

Parmi ces éléments présentés à la presse, il y avait les « capturés et neutralisés » et ceux qui s’étaient « rendus volontairement » aux Forces armées de la RDC (FARDC).

Aucun dommage collatéral

De l’avis de certains observateurs dont la Communauté internationale, ces opérations connaissent un début appréciable dans la mesure où elles se sont déroulées, du moins pour la première phase, dans le strict respect des Droits de l’homme avec un niveau de professionnalisme incontestable.

« Beaucoup étaient venus avec l’idée qu’on verrait des villages détruits, de flammes, de sang et de milliers de Congolais se déverser comme déplacés. Le tout, dans l’arrière-pensée d’accuser la RDC et ses forces armées de violer les Droits de l’homme », a ironisé Lambert Mende, s’adressant aux mauvaises langues qui laissaient entendre que « l’armée congolaise n’a pas la capacité de mener, sans incidents, ces opérations ».

Soulignant que « l’armée congolaise tout comme la RDC vient de loin », il a fait remarquer que les FARDC ont « fait des progrès par la montée en puissance et dans la mise en œuvre des lois de la République et du Droit public international ».

« C’est pourquoi jusqu'à présent, vous n’avez enregistré aucun dommage collatéral. On est en train d’extraire ce problème de nos sites que nous posent les FDLR, en faisant le moins de dommages possibles », a rassure le porte-parole du gouvernement.

Selon Lambert Mende, « le rapport présenté le dimanche 02 février par les autorités de la 4ème Région militaire, mériterait d’être complété ».

« Au niveau de l’Etat-major général et du Gouvernement, nous avons une vision globale. Car, les FDLR sont au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et au Nord-Katanga. Pas dans une seule province ».

Au total, 431 FDLR déjà neutralisés

Faisant le bilan global des éléments FDLR neutralisés, soit par la force, soit par une reddition volontaire, le ministre Mende a indiqué qu’« il faudra ajouter aux statistiques présentées ici, celles de la 22ème Région militaire du Nord-Katanga où nous avons pu déjà enregistrer 6 éléments FDLR capturés par les FARDC avec 27 dépendants qui se sont rendus ».

« Au niveau des opérations qui se sont déroulées bien avant celles de la phase préparatoire et de la phase d’assaut qui est la dernière, il y a eu aussi un certain nombre de redditions à cause de l’annonce de cette pression militaire. Ce qui fait que nous avons en tout aujourd’hui, 93 FDLR qui ont été d’ores et déjà neutralisés puisque certains ont été rapatries déjà au Rwanda et ont été remis à la Monusco lorsque cette dernière coopérait encore avec nous », a-t-il affirmé.

A ceux-ci, a-t-il précisé, « il faut ajouter aussi les 186 qui étaient déjà partis et que nous avions transférés à Kisangan et ceux qui se trouvent actuellement dans cette phase-là de reddition volontaire mais n’ont pas encore rejoint Kisangani et qui sont soit à Kanyabayonga, soit à Walungu (Sud-Kivu) ».

Le nombre total des FDLR désarmés soit par la force, soit volontairement, est de 338 combattants auxquels il faut ajouter les 93 précités, soit 431. « Ce qui n’est pas rien pour un groupe dont les résidus pourraient s’évaluer à 1300 ou 1400 dans notre pays », s’est réjoui le porte-parole du gouvernement.

« Ceux qui s’opposent aux FARDC devront répondre de leurs actes »

On note également, parmi des éléments présentés dimanche, ceux qui se disent des nationaux congolais mais qui combattaient aux côtés des FDLR.

« Ceci est un problème sérieux pour le gouvernement pour cette attitude de nos compatriotes. Sachant tout le mal que les FDLR font à leur peuple, ils se rallient à eux pour détruire leur propre pays », a regretté le porte-parole du gouvernement.

« S’il est vrai que les FDLR qui s’étaient rendus volontairement bénéficieraient de ce programme de rapatriement sans condition, ceux qui sont à Kisangani y sont pour partir au Rwanda. Mais, ceux qui sont trouvés maintenant, arme à la main, qui s’opposent aux FARDC, qui sont là pour ramasser les armes et même ceux qui se sont rendus après l’échéance de l’ultimatum leur accordé, devront répondre de leurs actes », a martelé Lambert Mende.

« Les FARDC ne sont pas là pour tuer des gens mais pour ramasser les armes. C’est lorsqu’il y a résistance que, nécessairement, il faut la briser. Puisque c’est notre pays et les FARDC sont là pour cela », a-t-il conclu.