L’appropriation de la réforme de la police : une préoccupation du CSRP

Jeudi 9 juillet 2015 - 10:53

La réforme de la Police nationale congolaise qui a toujours préoccupé le gouvernement et fait rêver toute la population congolaise, avait mobilisé autour de ce projet ambitieux et gigantesque, des partenaires techniques et financiers, et autant d’énergies, des fonds et des stratégies, pour sa mise en œuvre. Depuis 2009, ce projet a déjà réalisé son bonhomme de chemin. Plusieurs étapes importantes franchies, il en reste encore un long parcours à réaliser. Et c’est grâce à la synergie internationale qu’aujourd’hui, on peut saluer l’édifice érigé dans ce domaine, surtout que les fondements de la Police nationale congolaise se sont enracinés au fil des ans, dans notre pays. Les principales lois régissant son fonctionnement ont été adoptées par le Parlement et promulguées par le Chef de l’Etat. On peut citer entre autres, la loi sur l’organisation et le fonctionnement de la Police nationale congolaise, le statut du policier, et la loi de la programmation de la police.

D’autres textes légaux et règlementaires attendent encore dans les méandres de l’administration, avant de remplir le panier juridique de la réforme. C’est ce qui a fait dire à certains observateurs très critiques que le chronogramme de la mise en œuvre de cette réforme connait depuis quelques temps des pesanteurs inexplicables, au point qu’avec la fin du mandat de la Mission Eupol RD Congo qui a accompagné le processus de la mise en place des structures de base de la Police nationale congolaise, et l’aboutissement du projet SSAPR de la Coopération britannique, chargé de l’appui de la réforme de la Police nationale congolaise, des craintes sont émises quant à la poursuite harmonieuse de ce long et harassant processus.

C’est le lieu de voir le gouvernement congolais prendre le relais de tous les anciens partenaires, s’approprier tous les projets non achevés et qui faute de financements, risquent de s’effondrer. Cela en s’assumant entièrement pour que les différents projets ne fassent pas figure de parent pauvre. Le Comité de suivi de réforme de la police, une structure-conseil du gouvernement, est à nos yeux, outillé avec son expertise pour poursuivre leur exécution harmonieuse.

Premier bénéficiaire de services de la police, la population doit s’approprier la réforme

Aujourd’hui, le constat que l’on fait sur la mise en œuvre de la réforme de la police, est que si des étapes importantes ont été franchies, beaucoup reste à faire. Et pour la suite du processus, la population en tant que demanderesse et premier bénéficiaire des services de la police, devrait s’approprier cette réforme en soutenant les actions entreprises par le Commissariat général et le Comité de suivi de la réforme de la police, en collaboration avec d’autres partenaires, pour renforcer le changement des mentalités et de comportements. Car, si les citoyens se désintéressent totalement de ce que fait la police, la méfiance ainsi entretenue ne pourra que rendre inefficace son action. Imaginez une population indifférente à la lutte contre la criminalité menée par la police, refusant de collaborer et de signaler les repaires des malfaiteurs, les caches d’armes et de butins, les refuges des bandits et des receleurs, quelle que soit son expérience en la matière, cette police éprouvera mille et une difficultés pour venir à bout de l’insécurité.

Voilà pourquoi avec la doctrine de la police de proximité, un des fruits de la réforme, la police travaille désormais en partenariat avec la société civile dans le cadre de Comités locaux de sécurité de proximité. Ce sont ces structures qui transmettent aux responsables de la police, les besoins de sécurité tels qu’exprimés par la population de différents quartiers. Si le travail de la police laisse à désirer dans un secteur bien déterminé, ces réunions permettent à la population à travers ses représentants d’égrener les griefs articulés contre des policiers indélicats en proposant même des solutions.

Et depuis que ces structures ont été mises en place, elles souffrent de la carence de frais de fonctionnement et ne disposent pas de locaux, ni des équipements pour démarrer leurs activités et jouer leur rôle dans la lutte contre la recrudescence de l’insécurité.

Nous croyons que l’heure est venue pour que le gouvernement puisse donner l’impulsion nécessaire pour booster la réforme de la police qui aurait connu des retards dans sa mise en œuvre.

J.R.T.