Le bilan macabre de la Monusco en 2014

Jeudi 5 février 2015 - 15:35

Violations des droits de l’homme à l’encontre de 50 activistes, 48 journalistes et 44 opposants politiques.

Le directeur adjoint du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) en République Démocratique du Congo (RDC), Abdulaziz Thioye, a présenté, hier mercredi 4 février 2015 au Quartier général de la Monusco à Kinshasa/Gombe, les principales tendances des violations des droits de l’homme au cours de l’année 2014. A l’en croire, sa structure a enregistré 2.360 violations des droits de l’homme sur le territoire de la RDC, ce qui représente une baisse par rapport à l’année 2013 (2.600 violations enregistré.es). Nous assurons une surveillance étroite de la situation des droits de l’homme à travers le territoire congolais et procédons à des analyses des tendances relatives à cette situation dans ce pays. Des informations sur ces tendances, sont régulièrement partagées avec les autorités congolaises afin qu’elles prennent les actions nécessaires en vue de traduire en justice les auteurs des violations des droits de l’homme...»

En somme, les statistiques du BCNDH ont révélé que les provinces les plus touchées restent celles de l’est de la RDC (plus de 1.730 violations), à savoir le Nord-Kivu (975 violations), la Province Orientale (525 violations) et le Sud-Kivu (230 violations). L’ensemble des agents étatiques aurait été responsable de 1.354 violations, ce qui correspond à plus de 57% du nombre total ‘des violations des droits de l’homme enregistrées par le BCNUDH en 2014. Parmi les agents étatiques, les militaires des FARDC et les agents de la PNC seraient les principaux responsables des violations des droits de l’homme commises en 2014. Les militaires des FARDC auraient été responsables de 699 violations et les agents de la PNC de 546 violations. Les combattants des groupes armés, tous confondus, auraient été responsables de 1.004 violations en 2014. Parmi les groupes armés, les combattants Maï Maï tous groupes confondus, auraient été les principaux auteurs des violations des droits de l’homme (285 violations), suivis par les combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) (157 violations).

En 2014, le BCNUDH a documenté 364 victimes adultes de violences sexuelles dans les provinces affectées par le conflit, à savoir la Province Orientale (184 femmes), le Nord-Kivu (122 femmes et trois hommes), le Sud-Kivu (29 femmes) et le Katanga (26 femmes.

En 2014 toujours, 67 violations des droits de l’homme à l’encontre de 50 défenseurs des droits de l’homme, de 48 journalistes et de 44 opposants politiques auraient été enregistrées par le BCNUDH sur toute l’étendue du territoire de la RDC, ce qui représente une tendance préoccupante en vue des prochaines élections.

Au chapitre des avancées, on a noté en matière de lutte contre l’impunité, notamment, la condamnation de deux anciens commandants des FARDC figurant sur une liste de cinq officiers supérieurs de l’armée, accusés de crimes graves, notamment de viols et d’autres violences sexuelles, qui avait été remise au président Joseph Kabila par une délégation du Conseil de sécurité en 2009 dans le cadre des efforts des Nations Unies pour encourager la prise de mesures par les autorités congolaises eut égard à leur politique de « tolérance zéro».
Tshieke Bukasa